LA BONNE DISTANCE
« L’autre rive » comme « l’autre côté » empruntés par Jésus invitent le lecteur que nous sommes au déplacement… à cette marche risquée vers l’autre différent, d’autant plus que la destination de Jésus est une région païenne et donc impure pour le Juif qu’il est. Comme pour Abraham et tous les marcheurs de la Bible, c’est en quittant sa terre et ses proches que l’homme conquiert sa liberté et advient à son humanité. Il lui faut, il nous faut partir très loin.
La première personne que Jésus rencontre est un homme possédé et mis à part, exclu complètement de sa communauté. Il est loin de ses proches.
L’homme sauvage s’approche de Jésus, tout prêt de lui, prosterné à ses pieds. Heureux contact qui lui vaut un exorcisme et une libération spectaculaire. Jésus chasse la légion de démons loin de lui, et les fait approcher des porcs et de la mer (symbole de l’impureté et du mal), les deux lieux faits pour eux, loin de l’homme.
Les villageois impressionnés par son geste de puissance demandent à Jésus de quitter leur territoire (loin de lui) tandis que l’homme lui demande de le suivre et de rester auprès de lui (près de lui). Jésus le renvoie à sa famille et son village (près) et s’en va (loin) d’eux.
Dieu se dit et se donne tout à la fois inaccessible et proche, invisible à nos yeux mais au plus intime de notre cœur. Il est de bonnes distances qui invitent à une proximité intime et intérieure, comme des situations de proximité qui laissent libre et confiant…
« Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets au large mon cœur » (Ps 118,32).
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