Sur l’autre rive, une « journée de la femme »…
A grands gestes, contrastant avec sa position de chef de synagogue, et avec supplications instantes, un père vient demander à Jésus de sauver sa fille de la mort. Jésus se met en route. Mais une femme interrompt l’immédiateté de la réponse. Dans la foule qui pressait et écrasait le maître, cette femme, désertée lentement par la vie depuis 12 ans, appauvrie de tous ses biens par des thérapeutes impuissants, dans un geste à peine perceptible mais porteur de toute son espérance, touche par derrière le manteau de Jésus : « Je serai sauvée ! ». Frôlement qui embrase ! Au même instant, la force de la vie revient en elle et Jésus sait que c’est sa propre vie qui s’écoule à nouveau en cette croyante. « Qui m’a permis de donner, de délivrer, mon salut ? » Alors, celle qui a retrouvé son identité profonde accomplit un geste semblable à celui de Jaïre : elle se jette aux pieds de Jésus. Cette prosternation humble ne vient pas appuyer une demande mais ouvre l’espace de reconnaissance en simple et totale vérité : « ma fille, ta foi…Va en paix ».
Jésus était encore en train de confirmer cette renaissance par ses paroles, quand on vient dire à celui dont le nom peut signifier ‘Dieu répandra la clarté’ : « ce n’est plus la peine de déranger le maître ». A ces mots, on comprend toujours. Quel séisme pour ce père si attaché à sa petite fille. Une seule chose est requise en un tel instant : croire, seulement croire. Et poursuivre la route avec le maître, avec lui entrer chez soi. A la maison, tous les signes de la mort et du deuil. Jésus provoque ! « Cette mort-là ? Un sommeil ! » Ricanements, quolibets : on rit souvent quand on ne comprend pas ou qu’on a peur d’une nouveauté qui dessaisit des certitudes pour faire passer sur une autre rive.
Alors, père et mère présents, Jésus saisit l’enfant par la main et l’interpelle : « jeune fille… ». Avec Jésus, la mort n’a jamais le dernier mot. Avec lui, c’est une maturité qui advient, une liberté qui est retrouvée. A charge pour nous d’entretenir cette vie nouvelle les uns pour les autres.
Un commentaire