Nous sommes devant deux événements, imbriqués l’un dans l’autre, concernant deux femmes: une vieille dame et une fillette, baignant dans un contexte de maladie et de mort.
Jaïre, chef de la synagogue, connu par son autorité et sa puissance, se retrouve “désarmé”, “déstabilisé”, “impuissant” avec tous ceux qui l’entourent, devant sa fille mourante.
Une autre souffrance apparaît chez l’hémoroïsse: une perte de sang qui signifie une perte de la vie; une stérilité qui marque son opprobre parmi les hommes.
Que de visages défigurés ! Des visages “d’orphelins” que personne ne protège ! Une maladie, un désespoir et une mort se déploient dans le vide de ces visages.
Chaque visage semble crier. À la place de la parole, le cri. À la place du vrai silence, le vide.
Mais, entre la mort et les visages, apparaît le serviteur souffrant, le seul serviteur inaugurant la rédemption et la restauration des visages. L’origine se rappelle dans le visage “déchu” par une parole, un geste, un face à face dans la vérité et la loyauté.
Voilà qu’une beauté grave, pacifiée, toute intérieure baigne et bénit le visage des morts : Jaïre, la fillette et l’hémoroïsse deviennent des “icônes” reflétant à jamais le visage de Dieu “humble”, “tout-puissant”, “vivant” et miséricordieux.
Il a fallu cette traversée, cet arrêt de Jésus, la foi et le dépouillement des trois pour que la “forme d’homme” inscrite en Dieu-Homme s’incarne en eux. Dans leur visage brille à jamais la face du Christ qui unifie, libère et déifie.
Et, “nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est Esprit” (2Co 3, 18).
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