Que de violences aujourd’hui ! Sur nos écrans de télévision, ce serait déconseillé aux « -12 ».
Nous surprenons un homme, Hérode, en flagrant délit de tourments intérieurs. Qui d’entre-nous n’a pas, de temps en temps, quelque chose en commun avec lui ?
Voici quelqu’un qui a le pouvoir, du pouvoir, et beaucoup de faiblesse de caractère. Ne se laisse-t-il pas dominer par sa passion et manipuler par la femme qu’il a prise à son frère Philippe ? N’est-il pas prisonnier de son image et du ‘qu’en dira-t-on ‘ ? Et surtout, un crime pèse sur sa conscience.
Dans ce récit, tout le monde a un nom propre et est responsable, pour sa part, de ce qui advient à Jean le Baptiste.
Il est facile de caractériser Hérodiade : femme et mère manipulatrices qui, telle la reine Jézabel dans le 1er livre des Rois, en veut à mort à celui qui dénonce sa conduite ; et elle poursuit jusqu’au bout sa rage meurtrière. Sa fille, Salomé dans la tradition , n’a manifestement pas coupé le cordon avec elle. Mais c’est le travail d’un père, et le roi n’est pas son père. IL n’en a ni l’œil ni le cœur.
Que se passe-t-il dans le cœur divisé, malade et compliqué de ce roi ? (Cf. Jérémie 17, 9-10 et Ecclésiaste 9, 3) Il est attiré par la justice et la sainteté de Jean et reconnait la justesse de ses paroles. Mais il est aussi plein de convoitise pour la femme de son frère et incapable de choisir la voie de la vérité. Le texte déploie longuement tout cela. Le mensonge, la perversion prennent beaucoup de place. Les êtres libres sont discrets et font peu de bruit. Mais ils percent les cœurs, et leurs paroles comme leur attitude mettent à nu.
Et Jésus ? Question toujours vive en nous et Celui « à qui nous allons » (Cf. Jn 6, 66-69) encore et toujours.
Puisse Hérode ou l’Hérode qui sommeille en nous, aller jeter tous ses tourments et toutes ses questions aux pieds de celui pour lequel il s’interroge. Que son cœur se brise et laisse échapper ses ambiguïtés devant celui qui seul peut délivrer et rendre libre.
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