« Rien n’échappe… »
« Tu seras appelé prophète du Très-Haut », avait chanté Zacharie à la naissance de Jean. Comment est-il possible qu’en ce 29 août nous soyons plongés au jour anniversaire de sa mort dans l’image extrêmement choquante d’une tête décapitée remise de mains en mains pour être apportée, comme en nourriture, sur un plat à la fin d’un repas de fête ? La lecture de cet odieux récit met au grand jour l’opposition radicale qui habite les protagonistes de ce récit.
Jean d’une part, conduit par l’Esprit, libre, dans les chaînes de sa prison, de la liberté de l’Esprit. Et, Hérode d’autre part, roi détenteur du pouvoir, muselé par ses propos délirants jusqu’à s’en faire lui-même le terrifiant et ridicule jouet : « Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. » Ainsi au jour anniversaire de sa propre naissance il « coupe » la vie !
Or la suite nous montre, me semble-t-il, que l’ « On n’enchaîne pas la Parole de Dieu » 2 Tm 2,9 La lampe est mise en terre mais la Lumière se lève « Comme un époux qui sort de la chambre nuptiale il s’en va parcourir sa course d’une extrémité à l’autre de la terre et rien n’échappe à son ardeur. » Ps 18
Pour nous ce récit est-il passé révolu de la première Alliance ou vive actualité de la nouvelle Alliance, de son incessante venue au cœur du monde dans l’enchaînement du mal ? Une Eucharistie quotidienne vécue à l’échelle du monde ?
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » 1 Co 11,26,
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