À l’ombre de l’Épiphanie, l’évènement que nous rapporte l’évangile aujourd’hui fait prendre conscience de la compassion que Dieu a pour nous. La foule était tellement saisie par la parole de Jésus, séduite par la nouveauté de l’amour qui est Dieu, qu’elle en oubliait de manger. Nous apercevons qu’ils’agit, actuellement, du même évènement. En effet, nous sommes tellement saisis, là où nous sommes, par tant de soucis, de peurs, d’angoisses, d’appréhensions et d’incertitudes… que nous en oublions d’être nourris par le Seigneur, du Seigneur. Comment Jésus agit et procède avec nous? “Jésus vit une foule nombreuse et il en eut pitié” (v. 34). Quelle est-elle cette compassion ? La compassion de Jésus est l’éclair qui dévoile tout soudainement et qui nous entraîne, nous éveille à la vraie faim, à la vraie soif. C’est cette plongée au cœur de notre humanité blessée, fragile, malade pour “envelopper” sa nudité et lui donner son identité de fils et de fille de Dieu. Mais, rien ne se passe sans la prise de conscience de notre impuissance, de notre stérilité à nourrir le monde de la vraie nourriture qu’il attend. C’est justement notre incapacité, notre stérilité que nous devons offrir. À travers elles, si elles sont offertes, Jésus peut tout réaliser. Là où il n’y a “rien”, le feu de l’amour va jaillir. Il ne s’agit pas simplement d’une multiplication mais d’une surabondance qui naît du sein de la compassion de Dieu envers nous. Il n’y a jamais de terme au don que notre Dieu fait de lui-même, par nous, aux autres. De ce fait, nous serons nous-mêmes un pain rompu, une offrande “pauvre”, riche de l’Esprit. Désormais, notre vie, nos rencontres seront une “Bénédiction”, une “multiplication”, une effusion surabondante de compassion.
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