Si toutes nos incompréhensions entraînaient vents et tempêtes sur nos frêles embarcations, nous y réfléchirions à deux fois avant de ‘passer’ au milieu des événements de notre vie, sans voir et sans entendre vraiment.
Aujourd’hui, les disciples sont au comble de la stupeur. Ils viennent de vivre une étrange aventure. Serait-elle due aux vagues qui ont secoué leur barque et mis en péril leur existence, ou est-ce d’avoir cru voir un fantôme et entendu Jésus leur parler, tandis qu’il marchait sur la mer ?
La raison pourrait être ailleurs. « Leur cœur était endurci ! ». Étonnante analyse de l’évangéliste qui y voit la source des grands ébranlements qui touchent ceux qui ont vu le signe des pains sans y rien comprendre, et ont obéi à l’injonction de Jésus de rejoindre « l’autre rive », – quelle rive ? – pendant que lui, Jésus se retirait dans la montagne pour prier. Sans Lui au milieu d’eux, tout va à vau-l’eau.
Qu’est-ce qu’un cœur endurci capable de provoquer de tels chambardements ? Je ne sais. C’est peut-être un cœur qui ne s’est pas brisé sur les récifs de l’amour, un cœur qui n’a pas échoué entre les bras de Celui qui appelle du fond des abîmes. Un cœur qui n’a pas été réduit en miettes par le repentir, au temps des visites de Dieu. Un cœur qui n’a pas pris conscience de ses faiblesses, de la concomitance de celles-ci avec la douce force irrésistible de la grâce.
La part de Dieu ? Être là, si simplement. « C’est moi », dit Jésus. Notre part ? Une confiance inébranlable. « C’est moi » aussi, tel que je suis. Il n’est qu’à apprendre à vivre de plus en plus dans l’humilité d’une confiance absolue.
« Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba. »
« Si l’on sonde au vif ces âmes que Dieu met […] au milieu des ténèbres et de la désolation, on y trouvera un fond de confiance inébranlable et inaltérable ». (Bossuet)
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