« Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. »
La tête de Jean c’est la tête de celui qui annonce, c’est la voix qui crie dans le désert. Qu’est-ce qui peut couper cette tête ? Qu’est-ce qui peut faire taire cette voix ?
Le texte nous donne une forme de réponse : celui qui est prisonnier de l’avis de l’autre (un autre qui peut n’être que lui-même), celui qui se laisse séduire et promet dans la légèreté d’un moment d’ivresse un don dont il ne peut mesurer les conséquences, un don qui n’a pas été exprimé dans une relation de confiance mutuelle et de partage.
Ce qui coupe la Voix qui crie en nous : « préparez le chemin de la vie », c’est une autre voix qui nous dit : « ce que tu vois et ce qui te séduit » est ta propre vie.
Tout ce qui nous enferme dans un temps et un espace donnés, dans une relation donnée, dans un lieu qui n’a aucune ouverture vers la liberté qu’accorde le Dieu de l’infini désir, décapite la tête qui nous indique notre Orient, et ceci en nous promettant cet Orient à la manière des séducteurs et jamais à la manière des amants. L’amant ne promet pas de donner des choses, mais il se promet lui-même, offrande vivante à celui qu’il aime.
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