Pourquoi les disciples de Jésus prennent-ils leur repas avec des mains impures, bravant ainsi la tradition des anciens ? (Marc 7, 1).
De la part des scribes et des pharisiens, poser ainsi la question à Jésus montre à quel point ils ne soupçonnaient pas la « nouveauté » (Mc 2, 21-22) de son enseignement, bien qu’annoncée par les Prophètes (Isaïe 29, 13).
Sommes-nous concernés par la réponse de Jésus (« Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » Mc 7, 8), alors que nous ne connaissons pas ces catégories du pur et de l’impur ?
Au sein de notre tradition chrétienne, une certaine pratique de règles à portée sociale, éthique, liturgique…, dans l’oubli de leur finalité (nourrir et célébrer l’amour de Dieu et du prochain), et en les appliquant pour elles-mêmes, nous expose au même risque de séparer des humains (les purs) de leurs frères (les impurs).
Aux yeux de l’Evangile, ces frontières ne tiennent pas.
Par contre, « c’est du dedans, du cœur des hommes, que sort ce qui souille l’homme » (v 20-21), le séparant ainsi de lui-même, des autres et de son Dieu : « débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison » (v 21-22). Jésus nous fait la grâce de mettre des mots sur les choses. Qui n’a volé une idée ? Qui n’a eu des mots qui tuent ? Nos journées sont tissées de ces maux mais Jésus veut nous en guérir….
Bienheureuse question des scribes et des pharisiens qui nous révèle un tel Sauveur…
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