« Ouvre-toi »
En plein territoire païen « on amène à Jésus un sourd qui, de plus, parle difficilement. Le prenant loin de la foule », Jésus ne lui parle pas. Il touche le lieu de sa souffrance : « Il met ses doigts dans ses oreilles. Il crache et lui touche la langue.» Il lui montre le Père en « levant les yeux vers le ciel ». « Il soupire », il souffle sur lui le gémissement de l’Esprit.
« Ephphata, ouvre-toi » lui dit-il alors. Aussitôt ses oreilles s’ouvrent, sa langue se délie »
Qui peut ouvrir les oreilles malentendantes de l’humain, délier sa langue afin qu’il parle correctement ? Peut-être celui qui se penche avec un infini respect sur son mal, discrètement « à l’écart ». Celui qui rejoint le souffrant dans l’humble geste d’une poignée de main, dans un regard aimant. Qui entre avec ce laissé en marge si souvent exclus de la conversation, dans une relation unique, seul à seul avec lui, qui prie le Père laissant jaillir l’Esprit qui intercède en sa faveur.
« Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme» Jn 1, 51. Il s’est ouvert pour Jésus au jour de son baptême. Il s’ouvre pour les sourds-muets de la nouvelle Décapole que nous traversons chaque jour. Le cœur de Dieu s’ouvre pour tout homme ici-bas. A toute heure du jour et de la nuit, l’Esprit crie en nous :
«Ephphata ! Ouvre-toi ! » Parole que l’on retrouve dans la liturgie ancienne du baptême.
Étonnamment, non pas entends et parle mais : « ouvre-toi » à celui qui se penche vers toi, tu proclameras les merveilles que tu entends et que tu vois.
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