Jésus a rencontré et comblé les désirs et le manque vital d’une grande foule en la nourrissant de paroles de vie et de pain, bénissant et donnant en partage le si peu mis en commun. Tous ont été comblés à la mesure de leur attente.
Mais certains, qui pensent savoir comment les choses doivent être faites pour être bien faites, testent Jésus à l’aulne de leurs connaissances et exigent un « signe ». Quel signe ? N’ont-ils pas d’yeux, pas d’oreilles ?
On comprend le profond « soupir de l’être » de Jésus, comme le traduit Frédéric Boyer. Où en est la relation de ces pharisiens avec tout autre qu’eux-mêmes et leur savoir ? Ils se mettent en surplomb, dans une totale absence de dialogue, de va-et-vient entre eux et lui. L’humanité semble avoir déserté leur être.
Jésus va au-delà de l’attaque qui lui est adressée et tente à nouveau de se frayer un chemin vers ceux qu’il respecte absolument. Un question : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe » pourrait-elle déverrouiller leur cœur en les invitant à regarder en eux-mêmes avec sincérité ? Qu’y trouvent-ils : le désir de vie ou la rupture avec cet autre qui ébranle les certitudes auxquelles ils s’accrochent envers et contre tout ?
Que peut faire Jésus qui se trouve face à ceux qui refusent de s’ouvrir à son mystère et qui, finalement, ne sont en dialogue qu’avec eux-mêmes ? S’embarquer de nouveau et passer de l’autre côté. Son absence pourrait peut-être devenir un appel d’air, attente de souffle nouveau.
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