Combien de fois n’entendons-nous pas, ne voyons-nous pas l’appel de Dieu dans la prière ou à travers la médiation du frère, car nous sommes trop pris par nos soucis du quotidien immédiat ? « Ouvrez l’œil et gardez-vous du levain des Pharisiens et du levain d’Hérode » (v15). Une petite quantité de levain suffit pour faire lever toute une pâte. Les Pharisiens ne voient pas, n’entendent pas en lui, le signe venant du ciel, qu’ils réclament (Mc 8, 11-13).
Depuis Mc 4,35, la barque est le fil conducteur entre la terre d’Israël et la rive païenne (Mc 4,35 ; 5,1.18.21 ; 6, 45.53 ; 8, 10.13). La barque est un entre-deux où discerner la parole qui nourrit (Mc 6,30-44 ; 8, 1-10) de celle qui affame, provoque le doute (Mc 6, 2-3.14-16 ; 7, 1-13).
Étonnant que Jésus appelle à ouvrir l’œil et non l’oreille. L’œil est la lampe du corps nous dit l’évangéliste Matthieu (6,22-23), symbole de cette capacité en nous à discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, le lumineux du ténébreux. « Gardez-vous » : il ne s’agit pas d’être dans la contre-attaque, la dénonciation, le redressement des torts, mais de se garder, de se protéger, de ne pas se laisser prendre, égarer, de garder cette confiance en la surabondance du don de Dieu (v 19-20).
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