ĖTRANGE GUÉRISON
Tout se passe au village de Bethsaïde, village de pêcheurs et dont le nom signifie “Maison de la pêche”. Deux villages portant ce nom ont été identifiés par les archéologues : celui sur la côte ouest du lac de Génésareth, demeure d’André, Pierre, Philippe et Jean, et un second sur côte est, proche du Jourdain.
La question que le lecteur est en droit de se poser est : pourquoi Jésus guérit-il l’aveugle en dehors de son village (v.23) ? Et pourquoi ne lui est-il pas permis d’y revenir lorsqu’il est guéri (v.26) ? Autres questions subsidiaires : pourquoi Jésus guérit-il avec sa salive et pourquoi en deux temps ? Quelle est l’intention de l’évangéliste Marc ? De quoi nous parle t-il ? D’une simple guérison d’aveugle ?
Quand l’évangéliste Jean mentionne le village de Bethsaïde d’où Philippe est originaire, la question qui vient à ceux qui sont venus le voir est : « Seigneur, nous voudrions voir Jésus » (Jn 12,21).
Il y a dans ce texte tous les ingrédients d’un chemin spirituel : cette quête et supplication de nuit, cette sortie pour une nouvelle clarté, des étapes, comme un nouveau baptême. En fait, ce texte nous plonge dans une création spirituelle où l’homme arrive porté par une communauté, homme en devenir il est pétri, non plus de boue mais de salive. Tous se passe à l’écart et en vis-à-vis, le visage du Christ lui apparait, c’est lui le véritable « pêcheur d’homme ». Rien pour cet homme, devenu voyant, ne sera plus comme avant… (Cf. La Noche Oscura, Poème de Jean de la Croix).
« Dans une nuit obscure, | En una noche oscura
par un désir d’amour tout embrasée | con ansias en amores inflamada
Oh ! l’heureuse aventure ! | ¡oh dichosa ventura !
Je sortis sans être vue, | salí sin ser notada
Ma maison étant désormais apaisée. | estando ya mi casa sosegada,
[…]
Au sein de la nuit bénie, | En la noche dichosa
En secret – car nul ne me voyait, | en secreto que nadie me veía
Ni moi je ne voyais rien | ni yo miraba cosa
Sans autre lueur ni guide | sin otra luz y guía
Hors celle qui brûlait en mon cœur | sino la que en el corazón ardía.
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