« Attention ! Prenez garde au levain » Et surgit une discussion sur le manque de pains. Les disciples n’auraient-ils donc rien compris ? Pas grand chose sans doute, Jésus s’en étonne. Il est peut-être permis de penser que, comme nous bien souvent, ils pressentent que Jésus avec eux dans la barque est un essentiel et qu’il les avertit de ne pas se laisser égarer par les propos des pharisiens. Pourquoi exactement ? Cela les dépasse sûrement un peu tellement ils sont eux-mêmes pétris de l’observance de la loi. Mais à ce moment précis ce qui prime, ce qui les préoccupe c’est le boire et le manger. « L’homme ne vit pas seulement de pain » mais nous expérimentons qu’il ne peut pas s’en passer complètement.
Et de nos lèvres comme des leurs sortent les mots d’angoisse, d’inquiétude, de prospective voire, trop souvent, de préoccupations très secondaires.
Jésus à l’affût de nous combler se glisse dans le manque. En toute circonstance, si éprouvante soit-elle, il est là au creux de notre détresse dans l’espérance de la rencontre, son désir ardent appelle notre entière confiance : « Ne vous rappelez-vous pas ? » Seul l’Esprit rend la mémoire vive. Nous apprenons au jour le jour que si Dieu lui-même ne dépose en notre cœur ce précieux cadeau nous en sommes tout à fait incapables. Tandis que les nantis s’enlisent dans la morosité, les vrais pauvres, dans la confiance et la louange, témoignent à la face du monde d’une joie de vivre inexplicable.
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