« Des hommes comme des arbres qui marchent », la création en marche vers … ? C’est le premier éveil du regard de cet homme que Jésus est en train de guérir. Une guérison qui ne se fait pas éblouissante pour ce malvoyant. Elle se réalise progressivement, respectueusement à l’écart, loin de la foule comme Jésus le fait quand il instruit ses disciples des secrets du Règne de Dieu.
Et Jésus « ayant de nouveau imposé les mains sur ses yeux … il fixait le regard distinctement sur tout. » Que voit-il si clairement? L’évangile n’en dit rien si ce n’est « tout » et cela nous laisse d’une certaine façon aux côtés de ce malvoyant, aux côtés des disciples si lents à comprendre, si vite oublieux des actes prodigieux accomplis par le Christ sous leurs yeux : « Ne comprenez-vous pas ? … Ne vous souvenez-vous pas ? » 8,17-18 Ne nous arrive-t-il pas aussi trop souvent de chercher avec ces pharisiens en quête de preuves, de certitudes « un signe venant du ciel » ? 8,11. L’Evangile nous presse d’adhérer dans la simplicité de la foi à tant de signes donnés à l’Eglise et au monde depuis plus de deux mille ans, des signes qui sollicitent chaque jour une plus authentique conversion à la Vérité.
De nombreux siècles avant la naissance de Dieu en notre chair, le psalmiste chantait :
Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme que tu en prennes souci
tu l’as voulu un peu moindre qu’un Dieu. Ps 8
Réponse, peut-être, au cri permanent du Créateur depuis les premiers jours de la genèse : « Adam où es-tu ? »
car « Si l’âme cherche Dieu, son Bien-Aimé la cherche davantage » (St Jean de la Croix : VF III,3)
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