Discerner le sens de nos silences pour entendre La Parole…
Aujourd’hui, ce qui sauterait aux oreilles, aux yeux et dans le cœur, c’est bien sûr l’appel à être serviteur de tous, se faire le dernier, accueillir un enfant.
Néanmoins, une petite distance me semble utile et bonne. « Faisons le détour » (cf. Ex 3) pour tenter de comprendre ce qui brûle là. Ecart de trajectoire pour passer, transiter ou demeurer dans … le silence.
Traversant la Galilée, Jésus manifeste une exigence de discrétion : sa pérégrination et son enseignement, il ne veut pas qu’on les connaisse parce qu’il sait que ses paroles ne peuvent être que mal ou non comprises. Elles disent un mystère dans lequel lui seul peut introduire au « moment favorable ».
Est-ce vraiment pour honorer cette demande que les disciples se taisent et ont peur de l’interroger? Pourquoi ont-ils peur ?
Arrivés à la maison, nouveau silence des disciples après que Jésus leur ait posé une question. Amnésie, gêne ? Pourtant, discuter pour savoir qui est le plus grand ne relève pas uniquement d’une volonté de domination ; et un cœur simple et confiant ne craint pas de livrer ses débats intérieurs à l’ami … alors pourquoi ? Sans doute la question de Jésus commence-t-elle à révéler aux disciples l’ambiguïté de leurs intentions. Une question ouverte, aucun jugement, aucun reproche. Pas de réponse des disciples ; peut-être pour un lent cheminement intérieur, une ouverture. Alors le maître s’assied et parle l’essentiel de sa vie donnée, livrée. Et puis l’enfant… Un enfant au milieu d’eux, un enfant peut-être en eux. Ils écoutent, silence encore. Mais est-ce le même ?
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