Identification et configuration au petit enfant
Entre les disciples et Jésus, c’est un vrai dialogue de sourds qui s’engage.
En route vers Jérusalem, Jésus annonce sa Passion (pour la deuxième fois) à ses proches. Mais leur entendement reste bouché à la nouvelle, et en plus, leur manque de foi les fait tomber dans la peur. Ils n’osent même pas une question envers celui qu’ils accompagnent et dont ils partagent la vie.
Ils auraient pu entrer dans un silence méditatif et réfléchir sur les dires de Jésus, mais non… tandis que leur maître tente de les faire entrer dans l’impératif de sa mission à venir, pour laquelle il n’y aura ni échappatoire, ni dérogation, eux, complètement déconnectés de ses préoccupations, se complaisent à la comparaison et la rivalité.
Jésus emprunte résolument le chemin du serviteur, s’abaissant à l’ultime renoncement de l’honnis et du maudit, eux tentent l’escalade pyramidale de la réussite et du succès. Pour l’un c’est la dégringolade d’une défaite, tandis que pour les autres c’est le tremplin vers des petites victoires humaines.
Qui y a-t-il entre lui et eux ?
Il n’osaient pas l’interroger (v.32), mais au comble de leur honte, ils n’osent même pas répondre à sa question « de quoi discutiez-vous en chemin ? » (v.33). Un grand mur d’incompréhension se dresse entre eux.
Alors, Jésus prend une pause, il arrête la marche et appelle les Douze pour un nouvel enseignement. Il fait intervenir un tiers : un enfant… celui qui est sans statut et sans valeur, celui qui est au bas de l’échelle sociale et sans aucun pouvoir. Jésus s’identifie à lui : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille » (v.37). Il leur donne un modèle de confiance et d’abandon.
Nous le savons le chemin et la porte étroite de l’évangile sont à la taille des petits. Oui, Seigneur, donne-nous ton esprit de crainte et qu’il nous aide à rester humbles et modestes, qu’il nous garde tout-petits devant ta face…
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