La révélation de la passion prochaine est un secret impossible à porter pour les disciples, comme si les souffrances à venir projetaient déjà leur ombre, l’ombre de l’échec sur leur vie quotidienne avec Jésus.
Arrivés à la maison celui-ci demande : quel souci portez-vous ensemble ? En route, les disciples ont discuté pour savoir qui d’entre eux étaient le plus important. Et Jésus leur répond simplement, en leur disant ce qu’est la vraie grandeur. C’est celle du service, de l’accueil inconditionnel du frère, du petit, de l’enfant ; la vraie grandeur est celle du serviteur. Et cela n’est pas sans lien avec l’annonce de sa passion, car en s’exprimant ainsi, c’est encore de lui-même que Jésus parle. Il s’évoque comme serviteur. Et là où passera le Maître, là devra passer le disciple.
Il nous faut parfois beaucoup de temps avant de comprendre. Nous avons souvent commencé à suivre Jésus dans la douceur et dans la ferveur. Celles-ci font d’ailleurs partie de la pédagogie de Dieu et de son Esprit. Elles sont appréciables et nous devons l’en remercier comme d’une grâce. Mais leur but n’est pas de nous épargner la dernière place, cette dernière place dont Charles de Foucauld disait que le Christ l’avait tellement choisie que personne ne pourrait plus la lui ravir.
Réduis-moi, Seigneur
Réduis-moi à l’essentiel
Au noyau dur de ma foi.
Réduis en moi l’espace occupé par moi-même
Pour y laisser une place à l’autre qui te ressemble
Réduis en moi la peur
Pour élargir la place laissée à la confiance […]
Qu’enfin, si je me retire, ce ne soit plus par lâcheté
Ou par indifférence
Mais pour le bonheur de découvrir un frère
Et lorsque je me fais petite, que ce ne soit pas orgueil
Mais pour te laisser grandir dans mon insuffisance. (MMC)
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