Le Souffle de l’Evangile, hors de tout contrôle !
Impossible de dissocier le passage de l’Evangile de ce jour du précédent (Marc 9,33-37) qui l’éclaire et donne d’en comprendre l’enjeu. Un débat divise les disciples, une querelle de préséance : « Qui d’entre eux serait le plus grand ? »
Le geste symbolique de Jésus – il place un enfant au milieu de nous, ses disciples – signifie ainsi comment lui-même, le Ressuscité, entend demeurer « au milieu » de la communauté : à la place du plus jeune, du dernier, de l’insignifiant…
La parole tranchante de Jésus tourne nos regards vers Dieu et dénonce notre méconnaissance : qui m’accueille ainsi, à la place de l’enfant au milieu de vous, accueille Celui qui m’envoie…
Le Père viendrait donc à nous sous la figure du plus petit ! Un Dieu désarmé qui remet son pouvoir entre nos mains fragiles et incertaines !
« Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait les démons en ton nom et nous avons cherché à l’en empêcher parce qu’il ne nous suivait pas. » Dans ce contexte, l’intervention de Jean s’avère d’une extrême violence : elle traduit la peur de perdre, l’exclusion de l’étranger ressenti comme une menace, le désir farouche, pour toute communauté instituée de protéger et de conserver son pouvoir, de le brandir comme une arme face aux autres.
« Ne l’empêchez pas ! Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Jésus inclut dans ce « nous » la totalité des humains qu’il a délivrés du mensonge, de la confusion, de la peur de la mort.
Cette vie communiquée à profusion par l’Envoyé du Père, qui pourrait la posséder, lui mettre un frein, la canaliser ?
Le Souffle du Ressuscité, donateur de vie, force de libération, se joue des frontières !
Le vin nouveau de l’Evangile n’est plus « sous appellation contrôlée » : il se répand à profusion dans et par la multitude des pauvres de cœur !
3 commentaires
CELUI QUI FAIT UN MIRACLE EN MON NOM NE PEUT PAS, AUSSITÔT APRÈS, MAL PARLER DE MOI ; CELUI QUI N’EST PAS CONTRE NOUS EST POUR NOUS (Mc 9, 38-40). La vie nous propose toujours des choix, des options, où il faut décider, prendre partie. Et même, choisir de ne pas choisir, c’est aussi choisir. Mais, la réalité avec DIEU est bien plus que cela ; car IL nous donne d’opérer de grandes œuvres, grâce à l’action de son Esprit en nous. Lorsque tout notre être coïncide avec la volonté de DIEU, nous sommes tout à LUI ; et ce qui suit comme œuvre, n’est que le reflet de sa grâce, ainsi que de l’unité intérieure et intime entre l’humain et le divin. Dès lors, un cœur et un esprit unifiés en DIEU, ne peuvent que produire des actes positifs. Lorsque notre cœur et notre langage coïncident avec la volonté de DIEU, pour produire des actes bons, il n’y a plus de motif que nous soyons divisés en nous. Car, la division est l’œuvre du Diable, celui qui vient semer le trouble et la confusion, l’opposition et la haine. Et c’est dans la division, c’est-à-dire dans la séparation avec soi-même et avec DIEU, que l’Homme est plus fragile, vulnérable. Mais, c’est par le signe de l’unité et de la communion intime avec chacun de nous, que DIEU élargit son horizon d’amour, car l’amour, ainsi que le bien sont des valeurs universelles qui conviennent à tous et qui nous rapprochent de DIEU. Car DIEU est Amour et le Bien par excellence. Tous ceux qui font le bien de façon désintéressée, comme une mission, une vocation, avec le désir de construire une fraternité humaine, et dans un esprit d’abnégation, d’humilité et de prière, se reconnaissent fils de DIEU. Celui qui fait le bien dans cette logique divine ne peut pas, aussitôt après mal parler de DIEU. Le faire, c’est manquer de conviction et de certitude dans sa foi ; c’est douter de soi-même. C’est le signe que nous ne sommes pas vrais avec nous-mêmes et avec DIEU. Or, il faut commencer par construire cette unité interne, afin d’avoir la paix du cœur. Il faut se réconcilier avec soi-même, pour pouvoir se réconcilier avec DIEU et le prochain. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
J’aurais du écrire merci… pour celle-ci !
Merci Fred pour tes « parole du jour » et particulièrement celui-ci ! (il manque l’origine de l’illustration ? !)