Comme les trois disciples témoins de Jésus transfiguré sur la montagne, nous descendons nous aussi de la clarté du temps pascal accompli avec le don de l’Esprit de Pentecôte pour rejoindre la plaine de l’ordinaire des jours.
A la vue de Jésus, les gens accourus sont frappés de stupeur « ekthambeo ». Marc utilise le même terme pour signifier l’agonie de Jésus à Gethsémani « Il commença à être frappé d’effroi ». Mc 14,33 De même les femmes accourus au lever du soleil se tiennent dans le tombeau vide « saisies de frayeur » et « un jeune homme, vêtu d’une robe blanche, leur dit : « ne vous effrayez pas. » Ainsi ce terme revient aux trois lieux de la passion dans le jardin de Gethsemani, au tombeau ouvert au matin de la résurrection, et ce jour- là devant l’enfant épileptique. Cette traversée de la mort à la vie, l’enfant malade le vit dans sa chair.
« Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, sois ému aux entrailles pour nous. » Mc 9,22
Cri du père, vibrant de foi. Jésus lui répond : « Si tu peux…Tout est possible pour celui qui croit. »
« Je crois, viens au secours de mon manque de foi. » Mc 9,24
Jésus le véritable médecin saisit la main de l’enfant, le réveille, le met debout : vivant !
Croire, c’est être témoin de Jésus le crucifié Ressuscité qui nous saisit par la main et nous fait passer de la mort à la vie. Croire, c’est aussi reconnaître qu’il m’est si difficile d’y consentir. Prier est alors cette relation du croyant qui se reconnaît fils dans la main du Père et la foi devient agissante.
« Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » Jn 1,12.
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« POURQUOI DIRE : “SI TU PEUX”… ? TOUT EST POSSIBLE POUR CELUI QUI CROIT. »… « JE CROIS ! VIENS AU SECOURS DE MON MANQUE DE FOI ! » (Mc 9, 14-29). Derrière la faiblesse humaine, derrière l’incrédulité de l’Homme, son manque de foi et d’engagement, sa rigidité de cœur, son obstination ou encore sa désobéissance à la volonté divine, se cache parfois le jeu trouble de Satan, qui ne vient que pour diviser, mettre l’Homme en déroute et en conflit avec soi-même, avec les autres et avec DIEU. C’est pourquoi toute réussite, toute guérison spirituelle ou tout horizon de bonheur est toujours une victoire sur le mal. L’expérience de ce père qui a un fils possédé par un esprit qui le rend sourd et muet est difficile à vivre et peut même devenir pour lui source de découragement, perte de la foi et de toute forme d’espérance. La souffrance de son fils est devenue la sienne. Quand la douleur et la peine pèsent sur nous, il y a risque de confusion dans nos cœurs : je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! Comment croire et manquer de la foi ? Croire c’est avant tout un cri, un appel, une prière qui s’élève vers celui qui a un plus grand pouvoir sur nous. C’est demander le secours, quand il nous est difficile de croire, d’espérer et d’avancer. Croire c’est donc faire confiance à DIEU, quand nous avons perdu toute confiance en nous-mêmes. C’est accepter qu’une grâce supérieure me soit donnée d’un autre, c’est-à-dire de DIEU. Croire c’est donc accepter que, face à mes limites, la grâce divine se manifeste en moi et en toutes les personnes pour qui je prie. Dans ce cas, la prière devient ouverture vert DIEU, c’est-à-dire, relation du croyant avec celui qui est capable de rendre toute chose possible. La prière est donc l’autre nom de la foi. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
merci pour ce beau commentaire