SUIVRE JÉSUS
La Nativité de la Vierge que nous fêtons en ce 8 septembre, n’est racontée dans aucun des synoptiques. La tradition chrétienne nous la rapporte et la liturgie la célèbre en nous donnant à méditer la généalogie de Jésus, Messie, fils de David, fils d’Abraham, selon l’évangile de saint Matthieu. La tradition picturale et artistique nous la fait contempler.
C’est bien le Christ qui est l’Alpha et l’Omega de toute l’histoire du Salut. La Vierge qui le précède « humainement » dans l’histoire chronologique, vit mystérieusement de la grâce du Fils de Dieu venu sauver tous les hommes (elle y compris). La Nativité de la Vierge n’est célébrée que parce qu’elle est reflet de la Nativité de Jésus. Ce n’est donc pas par Marie que se révèle le mystère de Jésus vrai homme et vrai Dieu, mais par Dieu « avec et au milieu de nous » (v.23).
L’évangéliste Matthieu ne cherche aucune cause de la sainteté de Jésus en celle de Marie dont il ne dit presque rien, ancrant la généalogie de Jésus non par celle de sa mère, mais par celle de son père adoptif Joseph, à travers le lignage et une suite d’engendrements à travers des siècles. C’est aussi Joseph qui porte le discernement et la foi en l’Incarnation : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : “Dieu-avec-nous” » (v.23) ; et c’est Joseph le créatif et le courageux qui agit : « Tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (v. 21).
En méditant devant un vitrail de la nativité de Marie, notre regard s’arrête sur le détail des épingles à nourrice qui serviront aux langes de la petite-fille nouveau-né. La carrure massive des deux nourrices, au premier plan du vitrail, leurs pieds, leurs mains, nous ramène à la virilité et la force des soldats romains de la Passion. Les épingles sont, en fait, une réplique anachronique des clous du Crucifié !
La Nativité n’a rien d’une image d’Épinal… car nous voici plongés dans le mystère de la Rédemption. Marie suit son fils, non pas en héroïne ou super sainte, mais en vraie disciple qui connaît le chemin difficile et la porte étroite.
À la suite de Marie, qu’aucune peur ni aucun refus ne viennent troubler l’œuvre de grâce du Seigneur agissant en chacun de nous (Cf. Hymne CFC « Voici l’aurore avant le jour »).
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