Le fiat de Joseph
« Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange lui avait prescrit… » (V. 24a)
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole! » (Lc 1/ 38)
Joseph, le juste, Fils de David, est le « Marie » de Mathieu; A lui, la Parole de Dieu fut annoncée, brisant la crainte et la rigidité de la loi. En lui, elle s’est incarnée faisant de lui le porteur du Verbe et dans le silence de son cœur, elle s’est révélée Parole: Jésus. « Elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (v. 21).
Devant ce grand mystère, Joseph se retrouve frappé de stupeur et d’étonnement! Qui est-elle, celle qu’il a choisie comme épouse?
« Je contemple la canicule et la neige, un jardin et une fournaise,
Une montagne fumante, une fleur divine en sa verdure.
Celle que j’ai prise, je ne l’ai pas comprise.
Comment lui dirai-je: salut, épouse inépousée?
Ton sein est devenu tout à coup une fournaise remplie de feu;
Qu’elle ne me fonde pas, je t’en prie, épargne-moi.
Tu veux que moi aussi, comme jadis Moïse, j’enlève mes chaussures,
Que je t’approche, t’écoute et te dise: salut, épouse inépousée? »
(Liturgie Byzantine, Hymne de la Vigile du 2ème dimanche avant Noël, l’Annonciation à Joseph)
Que nous soyons, à l’exemple de Joseph et de Marie, des pauvres en esprit, capables de Dieu; des pauvres qui avancent parfois sans comprendre, « n’ayant ni guide, ni lumière, sauf celle qui brille dans leur cœur »; des pauvres qui croient en l’Autre présent dans tout autre; des pauvres qui savent s’émerveiller et se taire, ôtant leurs sandales devant la grandeur du Mystère.
2 commentaires
JOSEPH QUI ÉTAIT UN HOMME JUSTE, ET NE VOULAIT PAS LA DÉNONCER PUBLIQUEMENT, DÉCIDA DE LA RENVOYER EN SECRET … NE CRAINS PAS DE PRENDRE CHEZ TOI MARIE, TON ÉPOUSE … ELLE ENFANTERA UN FILS, ET TU LUI DONNERAS LE NOM DE JÉSUS (Mt 1, 18-24). Du sentiment d’avoir été trahi à la confiance renouvelée, et de la confiance renouvelée à la mission, l’expérience de vie avec DIEU est toujours bouleversante et parfois même incompréhensible et inexplicable. Car, lorsque DIEU guide et oriente notre vie, il ne nous est pas toujours facile de comprendre ; car notre intelligence humaine trouve sa limite, là où la grâce divine commence à agir. JOSEPH, homme juste et pieux, de la lignée de David rêve certainement d’un mariage sublime et selon ses convenances. Or, dès que DIEU entre dans cette relation de deux craignant-DIEU, tout bascule. Car, la foi change toute chose. D’abord, l’homme juste est mis à l’épreuve dans sa justice : dénoncer et répudier publiquement, comme le veut la Loi ou alors assumer la responsabilité de le faire en secret, pour protéger celle que son cœur aime, de peur aussi de l’exposer à la justice populaire et à la lapidation. Le Juste opte pour le secret, la discrétion et le respect de la personne, même de celle qu’il croit coupable. Ce n’est pas parce que, le prochain est coupable qu’il faut forcément exposer son mal publiquement. Le péché nous défigure, certes, mais, il ne nous retire pas notre humanité, car, l’Homme peut toujours se convertir et reconquérir sa vraie nature. Un mal peut être puni, même en secret. Et JOSEPH fait preuve de justice en toute chose ; et cette attitude juste lui permettra de découvrir que ce qu’il croyait être un tort, n’est en réalité que l’œuvre de DIEU se réalisant sous ses yeux et dans sa maison. Ainsi, le juste passe du désespoir à la confiance, et de la confiance à la mission. L’époux de la Vierge devient le père adoptif de DIEU-ENFANT, en donnant aussi le nom. Les noms que nous portons ou que donnons, sont souvent significatifs ; ils sont un projet de vie. Et celui qui a la charge de nommer, s’engage par le fait même à porter ce projet de vie jusqu’à sa pleine réalisation. Bon dimanche de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
« Etre capable de Dieu », accepter d’être des pauvres qui avancent parfois sans comprendre, c’est extraordinaire !
Je me souviens d’une discussion avec une amie qui n’arrêtait pas de me poser des questions sur le fondement de la foi de l’Eglise. J’étais malheureux de ne pas savoir lui répondre. A la fin de la discussion, elle était émerveillée ! Je lui demande qu’est-ce qui lui fait dire cela, alors que je n’ai pas pu répondre à toutes ses questions, elle me répond : « tu crois, quand même sans tout comprendre, c’est formidable ! »
Merci sr Josette pour ce partage qui me remet dans cette dynamique de l’accueil du mystère de l’incarnation de Dieu dans nos vies.
Avec vous j’ôte mes sandales devant la grandeur du Mystère !