LE TÉMOIGNAGE

« Courage fuyons ! » pourrait être l’impression de notre première lecture de l’évangile : à cause de la difficulté des épreuves rencontrées sur le chemin de la mission et de la réalité des persécutions. Bref, rien de très alléchant ni de très encourageant à s’engager, de prime abord, à la suite du Christ et dans le témoignage de son Esprit Saint qui nous entraîne à sa suite.

Et pourtant…
Les derniers versets médités nous donnent un irrémédiable souffle en avant… il ne s’agit plus tant ni de fuite ni d’échappatoire mais d’un espace de salut et de proclamation « de ville en ville » jusqu’au retour du Christ, dans une dynamique missionnaire qui ouvre à la persévérance (et non à la lâcheté), au passage en Christ (et non de simple démission).

« Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra » (v.22-23).

Le Salut se donne aux apôtres à la forme passive « sera sauvé », comme mus par une force secrète et invincible, et toutes les villes visitées deviennent agents d’évangélisation car visitées par eux, les porteurs de la Bonne Nouvelle.
Jésus parle de « passage », comment ne pas y lire l’élan de sa propre Pâque ?
C’est comme si Jésus parlait de la disponibilité et la disposition de leurs corps pour qu’ils soient habités d’une Présence agissante qui sauve et fait passer. Jésus disparaît, mais sa présence et son Esprit sont là, par la prière, les paroles, les gestes qu’ils habitent.

« Tout témoin chrétien, témoigne de la lumière, afin de poursuivre l’œuvre déjà accomplie par Jésus Christ, en la manifestant, en lui offrant un corps dans un apparaître qui est œuvre de l’Esprit » (Retraite, Sr Ghada, juillet 2021).