La persécution du disciple, ce n’est pas nouveau dans les discours et les enseignements de Jésus, lui-même est un exemple pour nous : il a été rejeté, persécuté, poursuivi dans ses moindres gestes et paroles, surveillé, piégé, haï, livré, mis à mort mais ressuscité ! Le sort du disciple est celui de son maître.
Jésus n’est pas quelqu’un qui aime nous faire souffrir, certainement non. La persécution n’est pas seulement celle que subit nos frères et sœurs chrétiens en Syrie, Irak, et d’autres pays. Il s’agit d’une grande exigence dans la vie du croyant, celle de se donner jusqu’au bout, de ne pas se laisser engloutir par l’esprit du monde et du mal dans tout ce qu’il renferme de perversité et de mensonge, d’injustice et de violence, d’athéisme et de perte des valeurs chrétiennes, même a l’intérieur de l’église. Il s’agit d’une telle vigilance et d’endurance pour témoigner de Celui qui nous a tant aimés.
C’est le combat de la foi qui est de taille, et qui figure dans la Règle primitive de l’Ordre du Carmel, qu’on retrouve dans la lettre de Saint Paul aux éphésiens : « rendez-vous puissants dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’armure de Dieu pour pouvoir résister aux manœuvres du diable … Tenez-vous donc debout, avec la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse et pour chaussure le Zèle à propager l’Evangile de la paix … » (Ep 6, 10-20).
Un commentaire
JE VOUS ENVOIE COMME DES BREBIS AU MILIEU DES LOUPS. SOYEZ PRUDENTS COMME LES SERPENTS, ET CANDIDES COMME LES COLOMBES … CE N’EST PAS VOUS QUI PARLEREZ, C’EST L’ESPRIT DE VOTRE PÈRE QUI PARLERA EN VOUS (Mt 10, 16-23). DIEU n’est pas ignorant des lieux où IL nous envoie et où IL a besoin de nous, tout comme IL est sans ignorer les risques que chacun de ses disciples encourt, durant la mission. Et pourtant, IL nous veut partout où l’Homme souffre et a besoin de secours et de lumière. Mais, c’est quand les disciples commencent à être victimes de persécutions et de violences à cause de ce qu’ils annoncent, qu’ils mesurent mieux l’efficacité, la force, l’ampleur et le pouvoir de la Parole de DIEU. Elle dérange parce qu’elle révèle nos secrets les plus profonds, parce qu’elle bouscule nos modes habituels de vivre et de percevoir le monde. Toutefois, face à l’hostilité brutale du monde, il y a une manière juste et humble de se comporter : être prudents, candides et ouverts au souffle de l’Esprit Saint qui met sur nos lèvres les paroles de vérité. La prudence n’est pas la vertu des faibles encore moins des lâches. C’est la règle de ceux qui jugent, discernent, prient, avant d’agir ; ceux qui ne s’y engagent pas de façon impulsive ou avec orgueil, comme si tout dépendait d’eux et rien de DIEU. Mais, l’engagement à la suite du CHRIST demande de mettre ensemble forces, capacités humaines et grâce divine. La prudence nous porte à militer avant tout pour la paix, chercher des solutions pacifiques, frayer des chemins de dialogue. Car, tout ne se résout pas dans la violence ou encore dans la brutalité ; il faut aussi de la douceur, de la candeur, une âme pure, innocente, crédule, qui ne dissimule aucun faux visage. C’est la sincérité d’une âme sensible, qui sait accueillir et répandre la Parole de DIEU. C’est dans le visage innocent de l’Homme intègre, que la vérité se manifeste et se perçoit mieux. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua