Tout et rien !
Devant l’appel pressant du Christ à annoncer le Royaume de Dieu, et devant son amour qui saisit tout notre être, nous n’avons d’autre choix que de décider de partir… A l’aube, il faut partir… un grand départ! Mais tout départ exige un renoncement. La route est longue; et à mesure que nous avancerons, le détachement sera de plus en plus nécessaire.
Un détachement à quoi?
A tout et à rien!
A tout; car rien ne se compare à la richesse et à la grandeur du trésor qui habite en nous: ni les biens terrestres, ni les biens célestes. Quitter tout ce qui nous attache à la “terre”même un seul fil pour s’envoler sur le chemin tracé par le Christ, lui notre seul Chemin! “Eloigne-les, Bien-Aimé, car je m’envole” (CS 12, 19). Cette richesse cachée tend notre être vers la pauvreté à l’exemple du Maître qui s’est fait pauvre pour nous enrichir: “ni or, ni argent, ni menue monnaie pour nos ceintures, ni besace pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton” (v. 9-10). “Appuyés et pourtant sans appui”.
A rien; car tout trouve sens en Dieu: les personnes, la nature et notre être même. Rien ne se perd, tout se transforme par le feu de l’amour qui blesse et guérit, qui fait mourir et qui fait vivre. Tout commence par une conversion du cœur. De la même façon que le cœur envoie le sang à tous les organes du corps, le flux de l’amour jaillira à l’extérieur: le don reçu gratuitement, sera partagé gratuitement. Touchés par la miséricorde, le pardon et l’amour du Seigneur, nous pouvons à notre tour être miséricordieux, juste et charitable.
“Je me suis faite perdante et fus gagnée” (CS, 20)
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