Texte étonnant s’il en est. Il fait partie des paradoxes de la Bonne Nouvelle. Car c’est la paix que Jésus est venu nous annoncer et nous donner pleinement en sa personne. C’est même le premier souhait du Ressuscité. « La paix soit avec vous ! ». Que peut donc signifier ce passage que nous entendons aujourd’hui ?
Choisir de suivre le Christ parce qu’il nous a séduits par sa parole, ses actes, l’engagement sans retour de ses témoins, nous sépare parfois avec violence de ceux qui sont nos proches. Lui d’abord et de manière absolument préférentielle. Il arrive que cela ne soit pas du tout compris, nous met en porte à faux, en opposition. Cette vie avec lui nous demande d’accepter la séparation de notre environnement, de cette enveloppe protectrice qui nous empêche parfois d’avancer. Pour grandir, il faut savoir quitter, quel qu’en soit le prix, et c’est vrai à tout âge. À chacun d’accueillir cette pauvreté-là qui libère et attise le désir d’aller au grand large de l’amour.
À cause de lui certes, mais aussi à cause de caricatures véhiculées par je ne sais quels préjugés, ou par certains contre-témoignages indignes du Dieu dont Jésus est l’icône fragile, vulnérable et cependant parfaite : Dieu juste, Dieu vrai, Dieu plein de tendresse et de pardon. Alors oui, c’est le glaive qui tranche et sépare, la guerre qui démolit des idoles. Guerre sainte s’il en est !
Mais nous connaissons encore d’autres batailles qui ne sont ni pour la gloire de Dieu ni pour celle de l’humain.
Alors, « hélas » pour l’homme, le groupe, la nation qui mettent leurs énergies à maintenir leurs cadres, leurs visions plutôt que de se laisser interroger, déplacer par l’autre. Aux uns, l’enfermement dans une vision unique, aux autres les effluves vivifiants du grand large… Lâcher ce que nous avons dans la main, c’est ce qui nous permet de la remplir d’une manière nouvelle. La séparation est aussi ce qui permet de recevoir à nouveau, d’accueillir en vérité.
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Que Dieu vous bénisse