« Le Royaume des cieux subit la violence ».
Comment interpréter cette petite phrase subversive ?
Violence à exercer contre notre prétendue sagesse pour entrer follement dans le Royaume comme l’un de ces petits, comme un enfant ?
Ou, comme le contexte semblerait le dire, extrême violence de ceux qui bouchent leurs oreilles au fervent appel du Messager que Dieu lui-même envoie devant sa face, qui tournent le dos à l’annonce de joie surabondante qu’inaugure le Fils de l’homme. Ni brisés de repentir pour pleurer amèrement comme le fera un jour l’apôtre Pierre, ni inondés de joie pour danser comme le saint roi David devant l’arche du Seigneur.
Ils se heurtent à la Porte du royaume où le plus petit est plus grand que Jean-Baptiste. Il n’est pas venu comme quelqu’un qui a tout remis en ordre devant le Fils de l’homme. A l’image du Christ qu’il annonce, nouvel Elie « Il est venu et ils lui ont fait tout ce qu’ils voulaient » Mc 9, 11-13 Il ne s’est pas levé de plus grand prophète que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »
Jean-Baptiste réalise en lui la transition entre le Temps de la promesse, et le Temps de l’accomplissement.
« Le temps est accompli et le Règne de Dieu s’est approché…croyez à la Bonne Nouvelle » Mc 1, 15 proclame Jésus. « Qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » Lc 18, 17
Combien est actuelle la Parole, le Royaume de Dieu est parmi nous, il est en nous mais, dans l’attente de sa venue en gloire, il subit la violence de nos aveuglements, de nos surdités.
*Cf Christian de Chergé
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