La sagesse reconnue juste
Avec un regard de poète, Jésus savait saisir la vie quotidienne. Cela donne tant de charme à ses paraboles. En quelques mots, il dessine la scène. Ici, des groupes d’enfants qui jouent sur les places. Insouciants, certains s’amusent joyeusement et, par leur musique, invitent à la légèreté de la danse. D’autres, déjà oppressés par les difficultés de l’existence, entonnent des lamentations.
Jeux d’enfants et engagement de Dieu au creux de toute histoire. Personne n’entend, personne pour répondre, se réjouir ou partager la peine !
Que vont faire les foules à qui s’adressent ces paroles ? Accueillir, refuser le message, la Parole ?
Pour entraîner les hommes à son jeu, Dieu fait feu de tout bois.
Prophète, ascète, Jean est venu, a mis à mal la tiédeur des bien-pensants et interpellé leur suffisance. Mais ils ne se sont pas remis en question.
Vient Jésus qui inaugure le temps de la joie pour tous ; le voilà traité d’ivrogne, condamné pour être trop peu regardant en ses amitiés. Et de conclure : le plan de Dieu rencontrera toujours l’opposition.
Et cependant, « la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait. » Dieu trouvera toujours des enfants joueurs qui feront bon accueil à ce qu’Il propose : exigences ou joies à partager. Ils « accepteront que Dieu soit libre, libre de ses voies, de ses choix, de ses dons. Il y aura toujours sur terre des esprits et des cœurs ouverts à la nouveauté, qui sauront reconnaître en Jésus la Sagesse du Père venue comme chez elle parmi les humains. Nous-mêmes, nous ne valons pas mieux que les autres hommes, nous ne sommes ni plus clairvoyants ni plus cou¬rageux, et nous sommes assis sur la même place poussiéreuse, lassés parfois de tout, même de jouer au jeu de Dieu, tristes devant l’effort, rétifs au message de conversion du Baptiste, craignant de ne pas manger ni boire tout notre soûl à la table de ce monde. Mais nous avons une richesse à partager : c’est que nous attendons la visite de Dieu. »
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« NOUS VOUS AVONS JOUÉ DE LA FLUTE, ET VOUS N’AVEZ PAS DANSÉ. NOUS AVONS CHANTÉ DES LAMENTATIONS, ET VOUS NE VOUS ÊTES PAS FRAPPÉ LA POITRINE … LA SAGESSE DE DIEU A ÉTÉ RECONNUE JUSTE À TRAVERS CE QU’ELLE FAIT » (Mt 11, 16-19). Indifférence et insensibilité se côtoient souvent, surtout quand l’Homme endurcit son cœur, pour ne rien savoir de ce qui se passe autour de soi ou encore des multiples changements qui se produisent dans le monde ou dans sa vie. Ce sont des attitudes qui décrivent un certain mal-être qui habite celui qui se ferme à la voix du SEIGNEUR, au cri du monde souffrant et à sa propre vocation. C’est aussi le comportement de l’Homme qui ne sait plus s’émouvoir ou encore à qui rien ne plaît plus. Et lorsque nous devenons insensibles à la douleur, indifférents aux appels autour de nous, lorsque nous nous fermons à tout éventuel changement ou encore à la sagesse de la voix divine qui murmure en nos cœurs, nous courons le risque de laisser mourir ce qui aurait pu être sauvé. C’est en agissant que l’Homme apprend ; c’est en imitant qu’il croît, et c’est en essayant qu’il se rapproche du meilleur. Dans ce cas, même l’échec devient une école d’apprentissage et de maturité. Car, il vaut mieux avoir essayé et tirer des leçons, que de ne même pas essayer du tout et demeurer dans l’ignorance. Et c’est cette école de l’ignorance qui nous fait parfois porter des jugements à tort et de voir tout au négatif. Le CHRIST a enseigné par sa Parole et par sa vie, se faisant l’un de nous et partageant le quotidien de l’Homme dans toute sa souffrance, sa peine, sa maladie, mais aussi dans son cheminement de conversion et de transformation intérieure. Et notre croissance est la somme des évènements heureux ou malheureux, vécus dans l’intimité, la foi et la fidélité à DIEU. Et même quand il nous arrive de ne pas tout comprendre de ses mystères, la sagesse de DIEU demeure juste en tout ce qu’elle fait. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
LA SAGESSE DE DIEU A ÉTÉ RECONNUE JUSTE À TRAVERS CE QU’ELLE FAIT (Mt 11, 16-19). Croire en soi et en ce qu’on fait, vivre dans la confiance en soi, nous garantit une certaine sérénité intérieure. Celui qui ne sait pas d’abord apprécier soi-même le fruit de ses efforts, ne sera jamais convaincu de ce dont il est capable de faire, encore moins de ses propres capacités. Jean Baptiste a vécu une vie d’austérité, dans le désert, en cherchant l’essentiel pour nourrir le corps, et il a été traité de possédé. JÉSUS, Dieu fait Homme, a vécu au milieu des hommes, partageant leur misère, leurs joies et leurs souffrances, et il a été traité de glouton, d’ivrogne, de complicité avec les publicains et les pécheurs. Qu’est-ce qui contente et réjouit finalement le cœur de l’Homme ? Nous trouvons toujours à redire, quelque soit les voies empruntées par DIEU, pour se faire proche de nous et nous manifester son amour. Sans compter quelque fois notre indifférence devant des situations qui interpellent notre conscience, notre foi, notre charité ou qui méritent une attention particulière. Or, les préjugés n’ont pas arrêté l’action de DIEU sur le monde ; car sa Sagesse est juste à travers tout ce qu’elle fait. De riche qu’IL était, DIEU s’est fait pauvre, afin de nous enrichir. Laissant sa gloire majestueuse, IL s’est fait petit enfant, pour être accueilli de tous. IL s’est anéanti, prenant la condition de serviteur et partageant sa vie avec différentes classes sociales. Ainsi, nul ne sent plus exclu. Tous, nous sommes appelés à partager sa condition, afin d’être divinisés dans nos actes, nos paroles, nos pensées. Et si nous nous laissons guider par la Sagesse divine, notre indifférence sera vaincue, nos préjugés seront surmontés et sa justice se manifestera aussi en toutes nos actions. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé Kandi Achille, Archidiocèse de Bertoua