Si le miracle est une manifestation de la puissance du Dieu Sauveur, il ne semble pas qu’il provoque la foi, mais c’est la foi qui permet de reconnaitre le miracle.
A Chorazeïn, Bethsaïde et Capharnaüm, Jésus reproche un aveuglement qui se prolonge. Le miracle vient toucher la capacité humaine à se laisser étonner, bousculer, remettre en question à la manière des Ninivites (Jonas 3, 1-10).
Tyr et Sidon, symboles d’orgueil (Ezéchiel 28, 2) et Sodome, dont « Le péché est bien grave » (Genèse 18, 20), auraient eu l’humilité de se laisser rejoindre par les signes que Dieu donne, selon Jésus. Mais à Chorazeïn, Bethsaïde et Capharnaüm, il semble qu’il n’est pas pire aveugle que celui qui refuse de voir.
Un commentaire
Étonnant cette péricope dans laquelle Jésus souligne la vertu du miracle, alors que dans bien d’autres passages il ordonne de ne pas l’ébruiter mais simplement d’aller, à ceux qui en on été touchés, d’aller se montrer afin de devenir témoin donc un signe. C’est certainement cette dimension, du signe, que Jésus veut mettre en avant. Semeion, miracle en grec, se traduit par signe en français et en hébreu c’est le même mot pour dire signe et étendard ( et tant d’arrhes!) . Ce n’est donc pas la puissance et le pouvoir qui doivent être retenus mais la faculté du signe, par son sens et sa direction, de nous conduire sur un chemin de guérison et de liberté. Je remarque enfin que le miracle est associé certes à la foi mais aussi à la Parole. La Parole en effet désigne- dé signe- cad nous déloge, nous déplace de nos représentation en d’autres termes nous permet d’exister – ex sistere (sortir de )