Qui annonce une bonne nouvelle de vie désire ardemment qu’elle soit entendue et accueillie. Il se désole pour celles et ceux qui ne veulent ou ne peuvent la recevoir. Que peut faire le messager ? Il n’a souvent que des mots ou le silence de sa tristesse.
Ainsi pour les porte-voix, les « porte-cœur » de Dieu. Ils n’ont d’autres ressources que la lecture et les relectures de l’histoire, et sans doute l’exemple d’une vie accordée, ajustée au message. Leurs lamentations tentent de réveiller. Hélas, dommage pour toi, pour vous, habitants des contrées visitées par l’Envoyé !
Ici, l’évangéliste lie géographie, histoire et théologie. Il compare Capharnaüm, camp de base de Jésus et de ses disciples, lieu de la proximité du maître et des amis, Chorazim, Bethsaïde villes autour du lac, avec Tyr et Sidon, tout au nord, des villes païennes. Ces dernières ne seraient-elles pas davantage réceptives à l’envoyé de paix ? Plus fort encore : Sodome, ville tristement célèbre, « aurait tenu bon » et se serait convertie !
Jésus a parlé aux gens de ces bourgades avec sincérité et il a vraiment posé des signes significatifs, mais ils n’ont pas répondu.
Le maître peut-il exprimer plus clairement sa tristesse et sa profonde déception qu’en faisant des reproches ? Une personne qui aime sincèrement, signe souvent ainsi son amour.
Si la vie n’est pas accueillie, comment rejoindre le royaume invisible de l’amour ? Impossible. Nous nous en rendrons compte nous-mêmes, nous le discernons, l’apprécions, et le « jugement » devient évident : le lieu des non-écoutants ne pourra être que l’Adès.
Mais si nous entendons, ne fut-ce qu’un tout petit peu, un tout petit instant, laissant les prodiges de la vie nous entraîner à tenir bon jour après jour, alors, nous franchirons les portes du royaume.
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