Bienveillance paternelle
Au cœur de la bonne nouvelle du Royaume, est hissée la petitesse et valorisée la place des tout-petits. Jésus prend la parole et bénit son Père : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange » (v.25). Cette faveur paternelle aux petits l’est au ciel et sur la terre, ce n’est pas comme dans la parabole du pauvre Lazare et du riche où un grand abîme sépare les deux espaces (Lc 16). C’est qu’en Jésus, descendu du Ciel, de la terre, jusqu’aux enfers, et remonté auprès du Père, il n’y a plus de lieu qui ne soit habité de sa présence salvatrice.
Le vrai petit, le véritable pauvre c’est lui ! Et il donne toute la place à ceux qui lui ressemblent … « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent » (Mt 19,14).
Si tout lui a été remis et révélé (v.27), si rien ne lui a été caché du Père, c’est qu’il est non du côté des sages et des habiles, mais bien des humbles… comme lui.
Un commentaire
CE QUE TU AS CACHÉ AUX SAGES ET AUX SAVANTS, TU L’AS RÉVÉLÉ AUX TOUT-PETITS. OUI, PÈRE, TU L’AS VOULU AINSI DANS TA BIENVEILLANCE (Mt 11, 25-27). Ce que le sage et le savant voient, l’ignorant ne le voit pas et ne le sait pas. Or, celui qui se met sur la voie de la recherche, est celui qui confesse son ignorance, en s’ouvrant au souffre de l’Esprit et à la connaissance. Car, connaissance, c’est s’approcher du mystère, se laisser toucher et emporter par ce qui se révèle. Et DIEU se révèle à nous dans la mesure où nous disposons nos cœurs à l’accueillir, à l’écouter. Ainsi donc, l’humilité est le début de la recherche et le fondement de la sagesse. Et l’Homme n’a jamais fini d’apprendre. C’est pourquoi, celui qui se proclame sage, dans un monde encore plein de mystères à découvrir et à connaître, se condamne par soi-même à son petit monde, où tout se réduit à ce qui connaît ou croit connaître. Si la vérité sur les mystères divins, c’est-à-dire sur la vérité du monde, reste cachée aux sages et aux savants, c’est sans doute par manque de lucidité, d’ouverture et d’humilité. Car, confesser son ignorance, n’est pas un péché, mais se fermer dans son ignorance, est un défaut grave contre son propre cœur, qui a toujours besoin de connaître, sans cesse en quête de nouveautés. Et plus l’Homme découvre sa limite et son ignorance devant tant de choses à connaître, plus aussi il développe une attitude d’humilité et d’écoute, d’attention et de disponibilité intérieure. Or, la seule disposition intérieure à l’écoute ne suffit pas, pour entrer en contact avec les mystères divins et se laisser instruire par DIEU Lui-même. Il faut encore l’oreille attentive du discernement, le cœur éveillé pour savoir reconnaître la voix divine qui parle en nos cœurs. De plus, se disposer à l’écoute, c’est taire toutes les autres voix de tensions, de rancœurs, de haine ou encore de jalousie qui murmurent régulièrement en nous, en quête de vengeance, de moqueries ou encore par moqueries envers les autres. Car, DIEU ne révèle ses mystères qu’à ceux qui disposent leurs cœurs pour le Bien, la Vérité, la Justice. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua