LE JOUG QUI REND LIBRE
Que discerner dans la complexité de ce texte d’évangile, ramassé en quelques versets ? Qu’est-ce qui est facile ou difficile ? Lourd ou léger ? À porter ou à laisser soulever ? Signe d’asservissement ou de liberté ? Seul(e) ou accompagné(e) ?
Jésus affirme, appelle, assure et rassure… Tout d’abord, il nous dit “qui” il est, non un tortionnaire, mais un homme doux et humble de cœur. Par deux fois, il promet le repos à ceux qui sont avec lui.
Enfin, il assure que légèreté et facilité sont le lot de ceux qui le suivent. Il y a donc, sans doute, à distinguer deux niveaux d’être au monde (ce qui va vers la ruine et ce qui se renouvelle) ; et à apprendre à vivre comme lui, projeté vers la vie éternelle, pour y goûter.
– Pour l’homme laissé seul à sa condition, c’est la peine du poids et du fardeau des efforts sans but, et à chacun de nous de s’y reconnaître et de s’interroger. Qu’est-ce qui rend nos vies pesantes, lourdes, et sans espoir ?
– « Venez à moi » est la première invitation avec laquelle Jésus rompt l’insupportable solitude. Et puis, il précise et donne une tâche à faire « prenez sur vous mon joug », et enfin il exhorte « devenez mes disciples ». Il y a une autre manière d’être, celle de devenir le disciple de Jésus, pas moins homme, pas moins chargé… mais autrement, car le fardeau semble être une réalité inévitable mais il n’est pas forcément symbole de domination, de tyrannie, ou d’esclavage, quand il est un choix personnel, un chemin d’amour ou même d’offrande.
À cet appel à porter encore, il est tout à fait légitime de se demander quel est ce joug que Jésus nous propose en partage ? Faire la volonté de son Père, proclamer l’Évangile, guérir et pardonner, faire grandir le Royaume des cieux, devenir participants de la vie divine en nous ? Peut-être que chacun pourra apporter une touche personnelle à la mission de Jésus. Ce qui est sûr, c’est qu’en Jésus tout prend sens, et c’est en cela que l’existence gagne en légèreté.
Craindre sans peur, / Dans l’abandon de tout son être, / N’avoir rien de plus cher que le Christ, / Servir le seul Maître / Dont le joug rende libre : / Ainsi, dans la douceur de l’Esprit, Le cœur se livre (Vivre à Dieu seul, hymne CFC).
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