Ce texte de Mathieu est inséré au sein des polémiques qui opposent Jésus aux responsables d’Israël. Il s’agit d’une parabole allégorique.
Mathieu entame son récit en empruntant un chant d’amour de Dieu pour Israël, le peuple de l’alliance, chez le prophèteIsaïe (Is 5, 1-7). Ce peuple est bien la vigne que Dieu a plantée d’un amour fou; il l’a entourée de soins jaloux: clôture, pressoir, tour de garde.
Or, le temps des fruits arriva. Le Maître en a le droit de les recevoir. « Il en attendait de beaux raisins, il n’en eut que de mauvais ». (Is 5, 4) Israël a privé Dieu des fruits attendus. Tout au long de son histoire, Dieu l’a visité, mais elle ne l’a pas reconnu; elle ne s’est pas souvenue du temps de sa visite !
Mais Lui, ne s’est pas lassé de s’intéresser à sa vigne: Il lui a envoyé à la fin son Fils bien-aimé. Quel était son sort? Saisi, tué et jeté hors de la vigne !
Nous qui sommes « d’avance discernés, prédestinés à reproduire l’image du Fils, appelés et justifiés » (Rm 8, 29-30), nous sommes la vigne bien-aimée de Dieu. Nous sommes ce jardin là où Dieu aime venir prendre ses délices; mais nous sommes aussi cette vigne qui parfois refuse le Fils.
Que de fois, Il est saisi, tué et jeté hors de notre ville, hors de notre vie.
A chaque fois que nous refusons sa Vie en nous et en l’autre, nous le crucifions. Nous défigurons l’amour, le fruit unique que nous sommes appelés à nous donner les uns les autres.
Par la Croix qui Le fit mourir, Lui le sarment béni où la grappe est vendangée, et par sa mort hors de sa vigne, le Fils du Père changeât l’homicide en héritier. Vainqueur au cœur de notre infidélité, « Il demeure fidèle car il ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2, 13).
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