« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai ».(Mt 11, 28)
Tel fut l’appel de Jésus à ceux qui peinaient sous le joug de la loi, des commandements et des enseignements. Cet extrait de l’évangile se passe un jour de sabbat.
Les disciples ont faim. Ils arrachent les épis du champ. Au regard des pharisiens, leur geste équivaut à celui d’un moissonneur; or « moissonner » est l’un des 39 activités interdites le sabbat. Pour les pharisiens, la vie se résume à une question de faire ou de ne pas faire. Mathieu présente Jésus comme maître du Sabbat qui pose l’amour miséricordieux comme principe premier. « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices » (v. 7). Jésus libère d’une approche « religieuse » de la foi qui place les interdictions au centre et qui fait ployer les gens de foi sous le fardeau.
« Venez à moi »; Jésus recentre la loi des commandements à l’essentiel: Dieu et son désir de rendre l’homme libre.
« Je te propose la vie et la mort » (Dt 30, 15). C’est à nous de choisir qui est au centre!
2 commentaires
SI VOUS AVIEZ COMPRIS CE QUE SIGNIFIE : JE VEUX LA MISÉRICORDE, NON LE SACRIFICE, VOUS N’AURIEZ PAS CONDAMNÉ CEUX QUI N’ONT PAS COMMIS DE FAUTE (Mt 12, 1-8). Il est parfois plus facile de détruire que de construire, d’accuser que de défendre, de juger et condamner que de sauver. Car, la tendance à critiquer et à dénigrer est bien souvent plus forte que le désir de voir les autres réussir, en les encourageant. Du coup, notre joie se trouve dans le malheur des autres, leurs échecs font le bonheur de notre cœur. À défaut de cela, ce sont de pesants fardeaux que nous faisons peser sur leurs épaules, leur exigeant plus que leurs forces, en réclamant des sacrifices parfois difficiles, voire impossible à faire. Trouver aux autres des défauts est une chose, mais les aider à se corriger, à s’améliorer en est une autre. Et la qualité de nos relations et même les issues favorables sont liées au type de regard que nous posons sur les autres. Si nous ne passons le temps qu’à critiquer, sans jamais rien proposer, nous n’aidons pas vraiment. Car, la critique a d’autant plus de valeur quand elle souligne les points faibles, pour en proposer de nouvelles orientations. Et une critique qui détruit en proposant, sera plus subtile, douce et intelligente, qu’une critique qui veut tout supprimer, sans rien proposer. DIEU peut exiger des sacrifices, mais en fin de compte, c’est la miséricorde qui est plus importante à ses yeux. Or, cette miséricorde est le fruit d’un cœur doté de bonnes intentions, qui ne voit pas que le malheur, mais aussi des points positifs à exploiter, à mettre en lumière et à motiver. Car, nous pouvons faire des sacrifices énormes, mais s’il n’y a pas d’horizons d’espérance, des raisons de croire, nos sacrifices sont vains. Les disciples de JÉSUS sont accusés de violer la loi, parce qu’ils ont cueilli des épis le jour du sabbat, pour en manger. Pour les pharisiens, le Sabbat semble passer avant la faim ou encore avant le Salut des vies. La règle de la nature est ainsi substituée par la règle des hommes parfois teintées d’égoïsme et où règne le pouvoir de domination des uns sur les autres. Mais, DIEU demeure fidèle à ses engagements ainsi qu’à ses exigences : c’est la miséricorde qui compte plus que tout, et non les sacrifices de vaine gloire ; c’est l’amour qui passe avant tout, et non l’oppression ou la domination. Il s’agit de travailler pour sauver et non pour détruire et dénigrer. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
SI VOUS AVIEZ COMPRIS CE QUE SIGNIFIE : JE VEUX LA MISERICORDE, NON LE SACRIFICE, VOUS N’AURIEZ PAS CONDAMNÉ CEUX QUI N’ONT PAS COMMIS DE FAUTE (Mt 12, 1-8). Qu’est-ce qui nous est permis de faire et qu’est-ce qui nous est interdit ? L’exécution aveugle d’une loi nous rend encore plus aveugle, quant à l’esprit même qui se cache derrière la loi. Car, il ne s’agit pas simplement d’obéir à un ordre, au risque de devenir comme des automates. Dans la mesure où la connaissance de l’esprit qui gouverne la loi, nous porte à l’exercer de façon libre et consciente. Car, la loi en soi ne cherche que le bien de l’Homme, mais il faut encore que ce bien soit à la fois bénéfique pour le législateur et le sujet, auquel cas, elle court le risque de devenir opprimante. Les disciples ont faim, un jour de sabbat et entre dans les champs pour chercher de quoi se nourrir. Or, ils ne sont pas accusés de vol, mais de poser un acte proscrit le jour du sabbat : la moisson. Il s’agit d’un besoin ponctuel, qui survient de façon instantané. Pour le Fils de l’Homme qui est aussi Maître du Sabbat, il faut venir au secours de celui qui a fait, de peur qu’il ne faiblisse et qu’il ne soit pas capable d’œuvrer dans la vigne du SEIGNEUR. Mais, pour les pharisiens, c’est un geste condamnable, interdit un jour de repos. Pour eux, il vaut mieux mourir de faim, mais respecter les prescriptions juridiques de la Loi. Quitter DIEU pendant la prière, pour répondre instantanément au besoin d’un pauvre à notre porte, c’est quitter DIEU pour DIEU. Car, la véritable prière se conclut dans la charité. Ainsi, notre cœur doit rester ouvert à la charité, nos mains doivent demeurer en permanence tendues, prêtes à accueillir, à consoler et à aider celui qui souffre. S’il y a une vertu qui n’est pas limitée dans l’espace et dans le temps, c’est bien la charité, qui transcende la règle du droit et du conformisme à la loi. La charité sans bornes ni lieu est le signe parfait de la miséricorde de DIEU pour les hommes et des hommes entre eux. Et devant le vulnérable, face à l’affamé, l’abandonné au bord de la route et qui crie sa faim et sa misère, toute mesure restrictive contre la charité tombe. La justice dans ce cas, n’est plus simplement l’application des principes de droit, mais davantage, le vécu concret et pratique de la solidarité humaine, qui suscite instantanément la charité et le bien. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua