Il me plaît de lire aujourd’hui ce texte au « premier » degré, à fleur de simple humanité.
Des pharisiens, élite spirituelle du peuple, se réunissent, non pour approfondir la Loi de Dieu, mais pour voir comment ils peuvent faire périr Jésus, un homme qui ‘aimante’ les pauvres, les malades, les blessés de la vie. L’Ami des petits fait de l’ombre à ces experts ? Il ne va pas les affronter, prendre maintenant le risque de leur violence ; il se retire, s’en va ailleurs. « Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix sur les places publiques ». D’instinct sans doute ou d’intuition profonde, ceux qui ont perçu la grâce qui émane de cet Ami véritable, le suivent, parce qu’ils savent qu’« Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit ».Jésus guérit ces femmes et ces hommes qui ontcomprisqu’ils pouvaient se laisser rencontrer,apprivoiser, transformerdans leurs faiblesses. Mais parmi eux, qui est ou sera de ceux qui « mettront en son nom leur espérance » ? L’heure n’est pas encore venue. Alors il faut se taire tant que n’est pas reconnu le Serviteurchoisi par Dieu dont parlait Isaïe (Isaïe 42, 1-4), ce serviteur qui fera triompher le jugement.
Vraiment, nous ne nous faisons pas trop d’illusions et nous savons que nos fuites devant l’adversité, la peur du conflit, l’agressivité, etc.,n’ont pas toujours comme seule originela recherche de la vérité, d’une justice un peu différée ; elles peuvent cependant toutes ‘trouver lieu’, être recueillies dans cette prise de distance opérée par Jésus. Si les forces, le courage, la persévérance nous manquent, et que nous effectuons souvent des replis de protection, entrons alors dans les exils de Jésus. Il transformera les nôtres en passages vers la terre de toutes les promesses. Qu’importe aussi nos colères face à la malveillance de certaines autorités ou de personnes quelque peu perverses : notre refuge sera toujours le Nom de Celui en qui nous mettons notre espérance. Et le jugement, le discernement s’opèrera pour nous et pour tous les adversaires, au temps de toute miséricorde.
Un commentaire