« Jusqu’à quand, Seigneur ? M’oublieras-tu toujours ?
Jusqu’à quand me cacheras-tu ta face ?
Jusqu’à quand me mettrai-je en souci,
le chagrin au cœur tout le jour ?
Jusqu’à quand mon ennemi aurait-il le dessus ?
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu ! » (Ps 13)
Ces versets du Psaume sont devenus la prière quotidienne de tout homme.
Le cri s’élève au sein d’un monde « mis en silence », écrasé par le poids des soucis, mené par les imprévus et les incertitudes, affaibli par les inquiétudes et fatigué à force de ramer.
Au moment où la lumière manque à ses yeux, l’homme se laisse endormi dans la mort, vaincu par les « ennemis », caché, accablé, prostré, à bout de forces ; tout le jour, il avance dans le noir, son cœur gronde et rugit.
Mais, ce cri enfoncé dans la mort se transforme en Signe :
Il épouse l’épaisseur humaine, fait sien tout ce qu’elle endure et ressuscite avec elle par la force de l’Esprit.
C’est un cri qui effectue tous les jours sa Pâque. Il s’identifie au cri du crucifié et à la louange du ressuscité ; au péché du larron et à la grâce du disciple ; à la nuit de la mort et à l’aurore de la Vie.
Ainsi, ce cri se transforme en un signe de louange :
Moi, je compte sur ta fidélité, Seigneur,
Tous les jours je t’espère !
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« MAÎTRE, NOUS VOULONS VOIR UN SIGNE VENANT DE TOI. » IL LEUR RÉPONDIT : « CETTE GÉNÉRATION MAUVAISE ET ADULTÈRE RÉCLAME UN SIGNE, MAIS, EN FAIT DE SIGNE, IL NE LUI SERA DONNÉ QUE LE SIGNE DU PROPHÈTE JONAS » (Mt 12, 38-42). Celui qui cherche un signe autre que ce qui lui est déjà proposé, exprime par le fait même son doute et son incrédulité. Demander un signe, c’est chercher une preuve concrète, pour justifier une parole, un geste, un acte posé. DIEU pose des actes, opère des miracles, non pas d’abord pour la grandeur de ce qu’IL est, mais davantage pour susciter la foi de l’Homme et l’inciter à la conversion. Or, remettre constamment en doute ce qui nous est déjà proposé, sans prendre le temps d’y méditer, c’est exprimer par le fait même le refus d’accueillir et de se convertir. Ainsi, quand DIEU prêche, l’Homme veut des preuves ; quand DIEU guérit, nourrit, soigne et ramène à la vie, l’Homme continue de demander des signes, refusant ainsi de voir, dans chaque geste divin, un signe de son amour et sa volonté d’établir le dialogue avec l’Homme. C’est pourquoi le signe proposé par DIEU renvoie à celui de l’appel de Jonas à la conversion. Un appel qui nous rappelle aussi ce que veut DIEU : la conversion des cœurs. Mais, en même temps, Jonas faisait déjà le même parcours que fera le SEIGNEUR plus tard : passer trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine, tandis que le CHRIST en fera aussi trois, au cœur de la terre. Si l’histoire se répète, c’est pour que l’Homme apprenne de ses erreurs et qu’il apprenne à lire chaque évènement comme une interpellation, afin de ne plus commettre les mêmes fautes. Tout peut se répéter, mais si l’Homme n’a pas le sens de l’écoute intérieure et du discernement, les évènements qui passent le laisseront toujours indifférent. Ainsi, l’indifférence peut être le signe d’une âme fermée et insensible, qui regarde les choses en superficialité et non en profondeur, une âme qui se nourrit d’orgueil, sans prendre le temps d’interroger et d’accueillir. Le CHRIST en nous est déjà le signe de la présence de DIEU dans nos cœurs ; c’est la sagesse divine qui s’exprime au milieu des hommes, c’est le chemin de la conversion, de la Vérité et de la Vie. Le reconnaître comme tel, c’est le reconnaître comme le proche, le voisin, l’intime, le confident. Et c’est la reconnaissance qui ouvre ainsi au dialogue, au service et à la foi. Bon début de semaine de méditation et de travail
Il me semble qu’il ne peut pas y avoir plus grand signe que la Croix du Christ !
Saint Paul aux Corinthiens :
06 Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions.
07 Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien.
08 Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.