Jésus élargit sa parenté. Celle-ci ne se réduit pas au lien du sang, mais s’ouvre à tous ceux qui font la volonté de son Père (v50). Faire la volonté du Père est la clé pour entrer dans le Royaume des Cieux (Matthieu 7, 21).
Ce Royaume, Thérèse d’Avila le voit comme le lieu où l’on « s’y réjouit de la joie de tous… dans un bonheur profond de voir tous les élus sanctifier et louer le Seigneur, bénir son nom, sans qu’il ne se trouve personne pour l’offenser. Tous l’aiment, et l’âme n’a d’autre occupation que de l’aimer, et elle ne peut cesser de l’aimer parce qu’elle le connait » (Chemin de perfection Chap. 30 §5).
Aimer Dieu et aimer le prochain (quiconque dont on se fait proche) de l’amour même dont Dieu l’aime, c’est accomplir toute la loi (Matthieu 22, 37-40). Si un certain détachement vis-à-vis de sa parenté semble nécessaire (Matthieu 10, 37), n’est-ce pas pour entrer dans une plus grande liberté d’aimer et pour recevoir du Christ la capacité de regarder quiconque, sa parenté comprise, comme frère et sœur, c’est-à-dire les membres précieux de son corps ?
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« QUI EST MA MÈRE, ET QUI SONT MES FRÈRES ? » … CELUI QUI FAIT LA VOLONTÉ DE MON PÈRE QUI EST AUX CIEUX, CELUI-LÀ EST POUR MOI UN FRÈRE, UNE SŒUR, UNE MÈRE » (Mt 12, 46-50). La famille est unie par des liens de sang. Mais il faut encore qu’il y ait de l’entente, du dialogue et de l’amour, pour qu’elle puisse se maintenir comme famille ; auquel cas, elle ne garde le nom de famille que par le lien de sang, mais, divisée à l’intérieur. Il faut donc quelque chose de plus, pour maintenir la famille sur pieds, qu’elle puisse résister aux intempéries à toute forme de crise qui guette chaque famille ; surtout quand chacun veut faire valoir son ‘‘égo’’, sans tenir compte des autres ; au pire encore, lorsque certains sont riches et d’autres pauvres. Mais, la véritable richesse d’une famille réside dans sa capacité à savoir affronter chaque situation difficile, avec courage, foi et amour. Car, les biens matériels passent, mais l’amour demeure ; la richesse peut finir, sans pour autant affecter l’unité interne de la famille. C’est ainsi que la Parole de DIEU se pose comme le chemin qui ouvre la famille à la foi, au dialogue, à l’amour, les yeux de chacun étant toujours fixés sur le CHRIST unique et grand Maître, source de tout bien. Là où deux ou plusieurs se réunissent en son nom, DIEU est toujours présent, pour nous faire parler le véritable langage de l’amour, du pardon, de la réconciliation, de l’unité et de l’espérance. Croire en soi-même et en DIEU, nous ouvre inévitablement à croire aussi en l’autre avec qui nous cheminons, comme frère, sœur, parent. Celui qui s’efforce de vivre au quotidien la volonté de DIEU, s’efforce par le fait même de vivre et de semer l’amour, le dialogue, le pardon partout où il se trouve. Ainsi, les horizons de la famille sont élargis, grâce au vécu et à la mise en pratique de la Parole de DIEU. La famille n’est plus de ce fait, un simple agrégat de personnes réunies de façon accidentelle, mais davantage une unité d’amour, dont la force réside dans la Parole de DIEU lue, méditée et vécue ensemble. Et DIEU opère dans le cœur de chacun, pour que ce lien puisse se maintenir et résister au-delà du temps et des crises éventuelles. Bonne journée de méditation et de travail
Saint Mathieu 19,29: Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
En posant sa question dans cette péricope Jésus, selon moi, nous invite à une réflexion qui nous décentre d’une représentation erronée, non spirituelle, et qui n’élargie pas mais rompt des liens avec notre « maison » devenue une prison. Quitter n’est pas abandonner mais ne pas rester, s’établir pour sortir, exister. « Nous passons plus de temps à nous efforcer d’embellir les murs de notre prisons que d’en sortir » Cette nouvelle relation filiale tournée vers son Père, vers notre Père, nous sauve de la mort, nous guérit et nous libère d’un amour, dont les grandes lignes témoignent le plus souvent d’un amour narcissique et possessif, surtout de la part des parents, reproduisant leurs propres blessures, et ne laissant peu voir pas de place à l’Altérité, à l’enfant.