Devant Jésus surgit Jonas, qui prêchant la conversion, doit lui-même se convertir : « …moi, je ne serais pas en peine pour Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche..! »
« Mon Serviteur … Mon Bien-aimé qui a toute ma faveur … n’éteindra pas la mèche qui fume encore. » 12,18-21
Jésus, l’Envoyé du Père, à l’image de Jonas dans le ventre du monstre, se laisse saisir « Ils se saisirent de lui. » (Lc 22,54) et descendre dans les entrailles de la terre. Christ, dont le cœur « maternel » est « rabanîm », retourné, bouleversé.* « à en pleurer » ( Lc 19,41) devant des milliers d’êtres humains sourds et aveugles.
Il remontera de nos enfers, ressuscité sur le rivage d’un monde nouveau !
C’est bien lui l’Envoyé du Père. Au soir de Pâques, ce sont ses blessures qui dessillent les yeux embués des disciples : « Il leur montra ses mains et son côté. » « Mon Seigneur et mon Dieu ! », s’écrie Thomas (Jn 20,20 ; 28)
, Le courage de la Vérité, le pardon sans mesure, la conversion que l’Esprit a enseignée à Jonas, Jésus l’accomplit en abondance : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas…» Il est « Le signe » que le Père nous donne de Lui-même. Il est son visage.
Un Père qui nous « Re » – donne Jésus, dans notre humanité ressuscitée, justifiée, glorifiée ! « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis ils soient aussi avec moi. » (Jn 17,24) L’actualité, le simple quotidien ne nous appellent-ils pas continuellement à la conversion de Jonas ?
*Jon1,14-16 ; 2,1-11
*Os.11,8
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