Les jours précédents, Jésus s’est opposé à sa parenté, annonçant que sa nouvelle famille était composée de ceux qui font la volonté du Père (Mt 12, 50). Cette nouvelle famille est là, massée sur le rivage, pour entendre son enseignement. Jésus leur offre alors la parabole du semeur, nue de toute interprétation … Ayons des oreilles pour entendre ce que peut nous révéler cette parole.
Pour qu’une graine germe et porte du fruit, elle doit rester enfouie dans la profondeur de la terre jusqu’à pourrir. Si le grain de blé qui tombe en terre meurt, il porte du fruit en abondance (Jn 12, 24).
La profondeur de la bonne terre et la putréfaction du grain ne seraient-ils pas la lente maturation du travail de la Parole dans l’épaisseur des événements de notre vie ? Le temps de la patience, de l’attente, de la nuit où sans que nous sachions comment, la Parole nous transforme. Le bord du chemin, le sol pierreux et le roncier seraient alors la tentation qui nous guette tous, de l’immédiateté, des résultats visibles et glorieux. Mais tout cela, nous le savons, est éphémère.
Et ce semeur anonyme qui est-il ? Peut-être le Seigneur qui sème la Parole du Royaume à tous vents, avec prodigalité. Mais, ne pourrait-il pas être aussi chacun de nous ? Car, ce que nous avons reçu gratuitement, nous sommes invités à le donner gratuitement (Mt 10, 8). Alors, ne guettons pas trop vite les fruits de ce que nous semons … Certes, des grains tomberont sur le bord du chemin, dans les ronces ou les cailloux, mais la longue germination qui se fait dans la terre de l’autre restera toujours un mystère auquel il nous faut consentir.
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