Entendre et voir
Il y a deux manières d’entendre et de voir.
Tous ont entendu les paraboles, mais il y a ceux pour qui elles restent obscures et ceux pour lesquels elles deviennent lumineuses. Il y a ceux à qui il est « donné de connaître les mystères du royaume des Cieux » (v.11) et ceux à qui ce n’est pas donné.
Y aurait-il une injustice de rétribution ? Dieu donnerait ou ne donnerait pas ?
Jésus semble faire porter la responsabilité sur les non-écoutants et les non-voyants : « Ils regardent sans regarder, et ils écoutent sans écouter ni comprendre » (v.13).
Comme j’ai toujours le choix de reconnaître un lieu vide ou habité, le visage d’un ennemi ou d’un frère.
Ce n’est ni une nouveauté, ni un scoop, Isaïe récriminait contre eux de la même façon : « Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux » (v.15).
Le mot est jeté un peu plus loin, et il a à voir avec le cœur, la nouvelle alliance et la loi intérieure : c’est la conversion. Se tourner vers le Seigneur, tout voir et tout entendre à travers lui, sa Parole, et son regard de compassion.
Oui, tout est donné, comme le semeur sème à profusion et sème partout, mais … il reste à l’homme à accueillir, à chercher, à comprendre, tout simplement à aimer pour voir et entendre avec les yeux et les oreilles du cœur.
Dieu se rend présent en chaque lieu, en chaque rencontre, et à chaque instant. C’est à nous de sortir de la superficialité de nos modes de communication et d’y croire, pour vivre — ce à quoi nous appelle la profondeur du Royaume : la véritable communion.
Un commentaire
À CELUI QUI A, ON DONNERA, ET IL SERA DANS L’ABONDANCE ; À CELUI QUI N’A PAS, ON ENLEVERA MÊME CE QU’IL A (Mt 13, 10-17). Dès la création du monde, l’Homme a reçu pour vocation le travail, afin de vivre loin des ennuis, de l’envie et du besoin. Ainsi, le travail contribue au développement et à l’épanouissement de tous. Car, travailler c’est mettre en pratique les capacités et les dons reçus, c’est développer les aptitudes et les richesses dont nous disposons, afin qu’ils servent davantage au grand nombre. À celui qui a et qui s’efforce de fructifier ce qu’il a, la providence divine vient en ajout et en complément de ses efforts. Ainsi, ce qu’il a est multiplié, pour qu’il soit dans l’abondance. Mais, pour celui qui sombre dans la paraisse, sans effort de fructifier le peu dont il dispose, se voit retirer ce qu’il a. Chacun de nous est riche de quelque chose ; il suffit simplement de savoir mettre en valeur nos richesses, pour qu’elles nous rendent effectivement riches. Car, un homme qui améliore la lumière, la grâce et les opportunités dont il dispose, les fera augmenter. C’est pourquoi, dès le début, DIEU a assigné à l’Homme la mission de travailler, pour dominer et transformer la terre. Or, le travail n’est pas que du point de vue matériel ou développement des ressources naturels. Le travail est aussi spirituel, grâce à la Parole de DIEU reçue et que nous devons pouvoir fructifier, c’est-à-dire faire connaître à tous, afin qu’elle révèle à tous ses richesses et sa sagesse. Dans la mesure où l’Homme est à la fois matière et esprit, il convient donc de développer l’un sans négliger l’autre. Auquel cas, nous risquons d’enrichir l’extérieur et d’appauvrir l’intérieur, être riches matériellement, mais pauvres spirituellement. Et le CHRIST le souligne bien : ils regardent sans voir, ils écoutent sans comprendre, insensibles à la Parole de DIEU, parce que le cœur s’est endurci dans le mal ou dans la course aux richesses. Il faut donc nourrir à la fois le corps et l’esprit, afin que l’équilibre humain résiste à toute forme de tentations. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua