Des semailles à la moisson, se fait jour le Mystère de gestation du Royaume. Parole jetée à la volée, à profusion, sans calcul, sans retenue, sans planification, dans « le geste auguste du semeur », épris d’Amour pour sa terre, l’épousant du regard et du cœur, espérant le fruit à la mesure de sa confiante béance. Car la Parole et le royaume sont tout un.
On imagine difficilement que chemin, pierres, épines, bonne terre, classent l’humanité en catégories plus ou moins accueillantes ou réfractaires à la Parole, au Royaume, même si on nous parle de « celui qui ». Ne serait-ce pas plutôt que tous les possibles habitent le cœur de l’humain, que notre liberté et responsabilité sont en jeu et qu’il s’agit de relation entre le semeur et la terre? Comme pour le bon grain et l’ivraie, espèrerait-il, ce Semeur, qu’à force de gaspillage de la graine et d’amoureuse patience, l’impossible devienne possible ?
C’est du grain tout nu, tout fragile, tout offert, tout livré, en quête d’accueil, d’écoute, d’hospitalité, de protection, d’amour… Une Parole en mal « d’entendant », dont l’oreille se laisse creuser jusqu’aux entrailles, afin d’y nidifier et de porter fruit.
Comment ne pas contempler ici « l’Incarnation du Verbe » au Sein de Marie. Jn 1
Qui, mieux qu’elle, peut nous apprendre à « devenir » terre hospitalière à la Parole pour que « Son Règne vienne » ?
« Comment cela se fera-t-il ? L’Esprit Sait viendra sur toi » Lc. 1
« C’est que, comme descend la pluie ou la neige, du haut des cieux, et comme elle ne retourne pas là-haut sans avoir saturé la terre, sans l’avoir fait enfanter et bourgeonner, sans avoir donné semence au semeur et nourriture à celui qui mange, ainsi se comporte ma parole du moment qu’elle sort de ma bouche: elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plaît et fait aboutir ce pour quoi je l’avais envoyée. » Is.55, 10-11
« Fais-nous Seigneur, un cœur qui écoute »
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