Nous avons tendance, en lisant à chaque fois ce texte, de chercher à séparer dès le départ le blé de l’ivraie pour garder intact le champ.
L’idée de l’ivraie nous « gêne » et nous pose pleins de questions : Comment l’ennemi est rentré ? Quel est cette ivraie ? Est-ce que le blé sera perdu ?
Mais, nous remarquons que la terre a accueilli les deux semences ; elle a donné le temps à chacune de se nourrir, de grandir et de pousser ensemble.
Par ce fait, l’ivraie ne serait-elle pas un stimulant de croissance pour le blé ?
Cette question pourrait être « étrange » ; mais elle rejoint la parole de saint Paul : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). En effet, la présence de l’ivraie est incontournable. Ce qui est primordial, c’est l’enracinement de la graine de blé dans la terre, sa volonté de « mourir » pour donner beaucoup de fruits, sa détermination de s’orienter vers le « haut », vers le soleil, vers ce qui nourrit son intérieur. Et à ce moment-là, rien, y compris l’ivraie, ne peut la séparer de sa raison d’être.
Oui, nous portons en nous le blé et l’ivraie. Nous vivons dans un monde où nous rencontrons le blé et l’ivraie. Reste une question : que voulons-nous vivre ? Comment l’ivraie pourrait être une occasion de relecture, de retour vers l’essentiel pour que la semence de blé devienne un pain rompu pour une multitude ?
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