« Tout cela, Jésus le dit en parabole, accomplissant la parole… » « J’ouvrirai la bouche en parabole, je publierai ce qui fut caché dès l’origine » (Ps 78, 2). Ce verset repris par l’Evangile est précédé, dans le psaume, par une supplique du Seigneur : « Ecoute ma loi, ô mon peuple, tends l’oreille aux paroles de ma bouche » En connaisseur de l’Ecriture, Matthieu pourrait murmurer « en secret » la suite de ce long psaume qui fait mémoire de ce que « nos pères ont raconté » de l’histoire, des histoires entre Dieu et son peuple. Rumination, mémoire vive, pour « que les fils placent en Dieu leur espoir et n’oublient pas » : malgré des générations indociles et rebelles, le Seigneur jamais ne renonce à accomplir sa promesse et son alliance.Est-ce cela qui est caché depuis la fondation du monde ? Comment l’amour peut-il être ignoré à ce point ? Faut-il se casser la tête et se briser le cœur pour entrevoir cette Bonne Nouvelle ? La péricope d’aujourd’hui nous ouvre un extraordinaire monde de simplicité. Il suffit d’ouvrir les yeux, les oreilles, d’accomplir des choses tellement quotidiennes et vitales pour être saisi par le Souffle qui crée, recrée et accomplit tous « les désirs de nos cœurs », nos plus folles espérances et la prière de Dieu : ô mon peuple ! Voilà comment est mon Royaume nous dit Jésus : comme une graine de moutarde, un peu de levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine ! Tout se déploie humblement mais sûrement jusqu’à ce que tout soit accompli en et par l’amour. C’est de semblable manière que parle aussi Thérèse de Lisieux. « ‘Donnez-moi un levier, un point d’appui, et je soulèverai le monde. ‘ Ce qu’Archimède n’a pu obtenir (…), les Saints l’ont obtenu dans toute sa plénitude. Le Tout-Puissant leur a donné comme point d’appui ; Lui-même, et Lui seul. Pour levier : l’oraison, qui embrase d’un feu d’amour, et c’est ainsi qu’ils ont soulevé le monde, c’est ainsi que les Saints encore militants le soulèvent et que jusqu’à la fin du monde les Saints à venir le soulèveront aussi. » A nous d’y croire et de faire le tout petit peu qui est en notre pouvoir aujourd’hui.
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