Un premier écueil à éviter en lisant ce passage, serait de durcir les traits de la parabole : les bons d’un côté et les mauvais de l’autre ; Car nous sommes tous traversés de bon et de mauvais.
En contemplant la patience de Dieu qui laisse venir à maturité le bon grain comme l’ivraie, un deuxième écueil à éviter, serait de faire de cette patience un reproche à Dieu d’une certaine indifférence ou par un détour retors de l’esprit une justification du mauvais.
Selon Martin Steffens (dans son livre « l’Eternité reçue »), Tolérer n’est pas être indifférent. Tolérer, au sens fort du terme, c’est laisser la blessure ouverte, souffrir du mauvais présent au milieu du bon. Être indifférent serait de refermer la blessure, s’en absenter pour ne plus en souffrir.
« Au temps de leur visite, ils (les justes) resplendiront et comme des étincelles à travers le chaume, ils courront » (Sagesse 3,7). Les visites de Dieu sont souvent des mises à l’épreuve (au sens d’éprouve/ discerner la valeur de l’être). Consentir à se laisser brûler du feu de l’amour de Dieu n’a rien de romantique ; c’est une épreuve où nous apprenons à utiliser la blessure du mauvais pour nous retourner vers la croix du Christ, jusqu’à ce que ce mauvais s’épuise de lui-même en nous et entre nous, comme réduit en cendres. « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (v43).
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