Matthieu 13, 47-53 

TRIER
Le mode opératoire de l’acte créateur repose sur la séparation et le discernement. La ténèbre n’est pas la lumière, ni les eaux du bas les eaux d’en-haut, ni la terre ferme la masse des eaux, etc. Alors, pour créer la vie, le Seigneur Dieu sépare ; pour sortir du chaos et de la confusion, un ordonnancement divin est nécessaire.
La question posée par la parabole du Royaume des Cieux reprend cette logique de la distinction. Un filet est jeté à la mer et ramène toutes sorte de poissons. Des paniers sont utilisés pour classer, hiérarchiser, conserver ou non ce qui a été pêché. Ce serait limiter la portée de cette parabole que de l’interpréter au seul niveau du jugement ou de la morale bien/mal, permis/défendu. Jésus nous invite à reconnaître ce qui donne la vie ou non, ce qui est bon ou sans valeur, ce qui vient de lui ou pas, ce que nous faisons appuyés sur lui ou sur nos propres forces. « Heureux qui s’appuie sur le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu » (Ps 145,5).
Devenir disciple du Royaume des Cieux (v.52), c’est pouvoir tirer de son trésor du neuf et de l’ancien, dans lesquels il n’y a pas à voir d’opposition mais une logique d’unification. Séparer n’est pas diviser.
Dans le deuxième récit de Création, le Seigneur Dieu tâtonne et façonne la terre, comme le potier travaille l’argile jusqu’à l’obtention du vase parfait (cf. Jr 18, 1-6), avec la persévérance et la patience de celui qui croit en la conversion, au progrès, à la transformation.
Voilà bien ce à quoi la parabole du royaume nous appelle aujourd’hui : espérer et contempler la beauté et la bonté de Dieu et de sa Création cachées en toute chose.
« Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon » (Gn 1,31).

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