De la stupéfaction au scandale ou de l’étonnement à l’émerveillement ?
Pour qu’une parole devienne levain de renouveau et de vie, il faut l’écouter et lui faire tant soit peu crédit.
Après avoir parlé en paraboles Jésus conclut son discours par un petit récit : celui du scribe qui tire de son trésor « l’ancien » de la tradition, fondement d’édification, et du « nouveau », inspiration créatrice et souffle qui soulèvent les réalités de l’aujourd’hui.
Maintenant, Jésus se trouve en sa patrie, chez les siens, au lieu de ses origines humaines. « Chez lui », il enseigne dans la synagogue, ce lieu du débat de la communauté croyante. C’est là en effet que tout homme religieux tente, avec ses coreligionnaires, d’actualiser la loi de Dieu, sans arguments péremptoires ou prétentions dogmatiques. Les croyants essaient tout simplement de faire se rencontrer loi divine et quotidien de leur vie. Mais ce que dit Jésus doit être différent de ce qui s’entend habituellement. Comment et pourquoi sa parole touche-t-elle autant les auditeurs ? Ceux-ci s’interrogent sur la source de la sagesse qui sort de sa bouche (Versets 54 et 56) La question est légitime et confirme l’écoute attentive. Mais qui accepte de se laisser déstabiliser dans ses certitudes, de se laisser déplacer, interpeller ? Le débat se referme immédiatement ! Tous semblent connaitre les origines de Jésus, ses relations ; ils savent et n’ont plus rien à apprendre ! Alors, ils vont trébucher, et leur question se brise sur leurs certitudes. Voilà le scandale ! Tout maîtriser, tout savoir sur tout et sur tout le monde.
Ouvrirons-nous à l’inconnu ? Oserons-nous l’aventure de la mise en question de nos certitudes pour faire un peu de place au mystère de l’autre qui nous parle ? Un prophète s’est peut-être levé parmi nous car Dieu visite toujours son peuple.
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