Pénétrons plus avant dans l’épaisseur…
Pas de fruit qui puisse germer à partir du grain sans la descente et l’enfouissement dans l’épaisseur de la terre. Pas de terrain favorable sans profondeur suffisante.
Et si cette profondeur de terre symbolisait le temps qu’il faut pour que la succession des événements de nos vies prenne consistance dans la durée afin de produire une véritable expérience spirituelle !
Et si les terrains évoqués dans la parabole, – amas de pierres, ronciers qui étouffent, chemins piétinés et tassés – signifiaient la tentation de l’immédiateté, le mirage des résultats voyants et éphémères !
Alors oui, la « bonne terre », celle qui révèle son épaisseur, sa profondeur, ne serait-ce pas ce patient consentement à entrer dans l’attente, à endurer le délai obscur et incertain de la transformation cachée du grain tombé, perdu, transformé, nul ne sait comment !
Tel est le travail de la Parole semée en nous, dans l’aridité des travaux quotidiens : là s’ouvre la grâce d’être touché par le don d’un fruit qui nous vient comme par surcroît…
« D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils donnaient du fruit, celui-ci cent, celui-là soixante, celui-là trente. Que celui qui a des oreilles entende ! ».
Un commentaire
TOUTE LA FOULE SE TENAIT SUR LE RIVAGE … « LE SEMEUR SORTIT POUR SEMER. COMME IL SEMAIT, DES GRAINS SONT TOMBÉS AU BORD DU CHEMIN … D’AUTRES, SUR LE SOL PIERREUX … D’AUTRES, DANS LES RONCES … D’AUTRES, DANS LA BONNE TERRE (Mt 13, 1-9). DIEU travaille et sème, sans distinction de lieu ni de personnes. Chacun reçoit, et ainsi, chacun est riche de quelque chose. Tous écoutent la Parole de DIEU, mais, chacun l’accueille selon ses propres dispositions intérieures et selon ses attentes et ses espérances. Or, ce que nous écoutons et accueillons, doit pouvoir porter du fruit, auquel cas, la Parole reste stérile, inactive, et DIEU serait taxé d’inutile. C’est la même Parole divine communiquée à tous, mais avec des effets différents, selon que nous sommes le bord du chemin, c’est-à-dire, ce cœur superficiel et fragile, facilement corruptible à la première tentation ; ou encore un cœur endurci, pierreux, incrédule, qui résiste au bien et à la volonté de DIEU ; ou encore un cœur qui vacille entre le bien et le mal, indécis et incertain ; ou alors le cœur fertile, la bonne terre, qui sait transformer le peu reçu, pour en faire une quantité plus grande. Plusieurs évènements peuvent nous bouleverser, des situations difficiles peuvent survenir dans notre vie, parfois indépendantes de notre volonté, mais, en tout, l’Homme reste maître de ses actes, capables de donner un sens et une orientation décisive et positive à son futur. Cependant, tout dépend de notre capacité à gérer et à contrôler ce que nous recevons. Car, le développement ne prend forme que quand l’Homme sait mettre à profit ses dons, ses capacités et toutes les opportunités qui se présentent à lui. Et lorsque chacun s’engage et s’implique à faire sa part, dans le sens du bien, il n’y a pas de raison que nos actes ne puissent pas produire et porter du bon fruit. Malheureusement et bien souvent, nous sommes complices des épines et des ronces que nous laissons croître dans nos cœurs, et qui enfin de compte, influent sur nos actions, nos pensées et nos paroles, au point de corrompre même la Parole de DIEU. Quand le mal n’est pas éradiqué à la racine, il se maintient dans nos cœurs et peut se manifester à tout moment. Or, contribuer à enraciner plus efficacement la Parole de DIEU dans notre vie, dans nos cœurs et dans toutes nos actions, nous aide à être plus lucides et fermes dans nos décisions, plus exigeants avec nous-mêmes et plus décisifs dans nos actions et dans nos projets. C’est cela même qui nous permet de devenir la bonne terre qui produit et porte du fruit, un fruit qui demeure pour toujours. Bonne journée de méditation et de travail