« Résurrection ? »
Quels sons discordants vibrent dans l’inconscient d’Hérode quand la renommée de Jésus parvient à ses oreilles ? « Cet homme est Jean le Baptiste ! C’est lui ressuscité des morts. ». Cri révélateur de ses incohérences, de sa terreur devant l’horreur de son geste. La mort l’habite et la résurrection d’un autre le hante ! Et peut-être aussi que l’Amour plus fort que la haine, plus fort que la mort crie en lui et pour lui un intense désir de pardon, de résurrection… Révélation des semences de mort que, à des degrés divers, chacun de nous peut laisser plus ou moins germer, à tout moment, en toute relation, lorsque nous n’habitons pas le lieu de notre « être véritable, là où nous sommes « je ».
Mais celui que le roi ne voulait plus entendre, le voilà plus célèbre et plus vivant que jamais ! Jean-Baptiste, prophète de la joie, annonce Jésus-Christ, le Vivant, celui que la mort ne pourra retenir, celui qui ressuscite les morts. Ce tragique événement, tellement au cœur de l’actualité sous d’autres formes, nous avertit que, sous aucun prétexte, l’homme ne peut s’employer à exclure, à exterminer celui qu’un Autre a sauvé en donnant pour lui sa propre vie. Pressante invitation à faire place au Ressuscité, à la folie humainement incompréhensible de son engagement pour la vie de tout homme quel qu’il soit victime ou assassin !
Envisageant une mort peut-être prochaine, deux ans auparavant, Christian de Chergé affirmait fortement : « Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI… »*
* « Quand un A-DIEU s’envisage » Tibhirine (1er déc. 93_ 1er janv. 94)
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