Le Christ dans tous ses états
Jésus vient de nourrir les foules, dans le désert. Il réduit son cercle de fréquentation à ses disciples, qu’il envoie seuls, en barque, traverser le lac. Il rapetisse encore son cercle, où seul avec le Seul, il passe la nuit à prier, en haut de la montagne.
À l’aube, au silence de sa prière et de sa foi répond le bruit du vent et la peur de ses compagnons. Le voilà marchant sur l’eau, à leur rencontre, vers ses disciples qui, durant toute la nuit, ont été secoués par des vents contraires.
Puis, sur l’eau, au beau milieu de la tempête, a lieu la rencontre interpersonnelle et le relèvement de Pierre par le Maître du vent et de la mer : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (v.31).
Ils reviennent, dans la barque avec tous les disciples. Le calme revenu, ils témoignent et confessent la divinité de Jésus : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (v.33).
Ils accostent enfin en terre païenne, à Génésareth (qui signifie « la harpe »), la mélodie suit le bruit. Et, c’est à nouveau les foules qui l’entourent, en particulier, les malades qui le supplient de les guérir et viennent jusqu’à toucher son vêtement pour être sauvés.
Désert, montagne, mer, terre inconnue, avec les foules, avec ses disciples, dans l’intimité du Père, avec les malades. Jésus est partout et avec tous, du plus intime et caché, au plus exposé. C’est à une vie parfaitement unifiée au souffle de l’Esprit, comme celui qui faisait vibrer les harpes pendues aux arbres des exilés (Ps 136,2), que se meut Jésus. Avec lui et en lui, il n’y a pas de bonne place ou de temps idéal, mais un réel à embrasser, dans la confiance et la joie d’être unis à lui.
Saurons-nous, nous aussi, vivre de sa Vie, dans le silence et le bruit de l’été, dans le calme du repos comme dans la mission et le service qui ne s’arrêtent jamais, seuls avec lui dans la confiance comme avec tous ceux que nous rencontrerons ?
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