Elle dérange cette femme !! De quel droit ose-t-elle s’adresser ainsi au maître ? Et en plus, elle crie !
Elle dérange et elle met mal à l’aise les disciples de Jésus. Ils veulent l’écarter mais ne sont pas capables de la repousser eux-mêmes. Ils n’assument pas leurs émotions, leurs peurs et leurs malaises. Ils demandent à Jésus de faire le sale travail, de l’écarter, de l’exclure.
Elle dérange Jésus. Certes, elle dit vrai en l’appelant fils de David. Mais il est envoyé aux juifs et non pas aux étrangers comme elle, aux païens pour qui l’avenir ne le concerne pas. Et il lui dit qu’elle n’est pas dans le listing des invités à la noce de Dieu, qu’elle n’est pas digne de manger au banquet que Dieu dresse. Elle ne fait pas parti du programme.
Elle nous dérange. Elle ose. Et Jésus admire sa foi : « Grande est ta foi ! ». La foi ne serait-elle pas de se laisser déranger par ceux qui dérange ? Ne serait-elle pas d’être un peu ‘dérangé’, à côté de la liste officiel des bien-portants, des personnes dignes ? Ne serait-elle pas de savoir déranger nos habitudes, nos certitudes ?